"L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes", a-t-il lancé, adaptant son célèbre slogan de campagne en "Yes you can": "Oui, vous le pouvez".
"Nous pensons que le Ghana peut être un extraordinaire modèle de succès à travers tout le continent", a insisté le chef de la Maison Blanche, pour qui "le développement dépend d'une bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut en trop d'endroits, depuis bien trop longtemps. C'est ce changement qui peut libérer le potentiel de l'Afrique".
"Nous devons partir du principe que l'avenir de l'Afrique dépend des Africains", a estimé Barack Obama, soulignant qu'il avait "le sang de l'Afrique en (lui), par son père kényan noir, même s'il a été élevé par la famille de sa mère, américaine blanche, et qu'il reconnaissait donc le poids de l'histoire, notamment coloniale.
Mais, a-t-il ajouté, l'Occident n'est pas responsable de "la destruction de l'économie du Zimbabwe depuis dix ans, ni des guerres dans lesquelles des enfants sont enrôlés comme combattants". "Ces conflits sont une pierre autour du cou de l'Afrique".
Accueilli triomphalement dans ce petit pays, Barack Obama s'est adressé au Parlement ghanéen et s'est entretenu avec son homologue John Atta Mills. "Tous les Ghanéens veulent vous voir", lui a déclaré ce dernier, alors que la famille Obama faisait la "Une" de nombreux quotidiens locaux. Le président américain a participé à un déjeuner en plein air dans l'enceinte de la résidence présidentielle avec près de 350 personnes, puis il est passé à la partie historique de sa visite.
Avec son épouse Michelle, descendante d'esclaves africains amenés en Amérique, Barack Obama devait se rendre au fort de Cape Coast, d'où les esclaves étaient déportés vers les Amériques sous la férule britannique au XVIIe siècle.
La veille, au sommet du G-8 à L'Aquila, en Italie, un nouveau plan de sécurité alimentaire de 20 milliards de dollars avait été annoncé pour les pays pauvres, d'Afrique notamment, et samedi le président américain a déclaré que son pays fournirait 3,5 milliards de dollars d'assistance alimentaire en mettant l'accent sur la formation des agriculteurs. AP
Barack Obama a dressé samedi un réquisitoire sans appel contre la corruption et la tyrannie lors d'une visite au Ghana, l'une des trop peu nombreuses démocraties de ce continent où naquirent une partie des ancêtres du premier président américain noir ainsi que ceux de son épouse, descendante d'esclaves.