1 000 milliards de dollars d’aide en 60 ans d’indépendance. Le continent africain et notamment l’Afrique subsaharienne ont vu pleuvoir les aides extérieures octroyées par les bailleurs de fonds traditionnels. Mais si l’on observe la situation à Madagascar, ces aides n’ont pas changé grand-chose. Du temps du socialisme sous Didier Ratsiraka, elles se sont matérialisées par ces désormais carcasses d’usines sont la plupart n’ont jamais fonctionné. Sous Zafy, les bailleurs de fonds ont déserté le pays car n’ont pas du tout apprécié le recours aux financements parallèles. Ceux-ci n’étaient autres que de l’argent venu d’une vaste escroquerie au niveau national et international. Sous Ravalomanana, les aides extérieures pleuvaient plus que jamais. Le résultat est apparemment bon avec une croissance économique de 5 à 7% par an, l’amélioration de la race laitière par l’importation de Holstein, la grande série de travaux routiers… Mais la réalité est tout autre : 43% des fokontany évacuent encore leurs produits à dos d’homme d’après l’Institut national de la statistique (INSTAT). Autrement dit, les bailleurs de fonds qui financent 70 à 75% du Programme d’investissement public (PIP) ont épousé les causes du précédent régime en délaissant les axes routiers du milieu rural.
A l’heure actuelle, les Malgaches sont aussi pauvres qu’au début des années 80, les années des longues queues formées très tôt le matin pour obtenir les rations d’huile et de riz auprès du fokontany. A l’instar de ce qui se passe à Madagascar, l’Afrique n’est pas allée très loin en matière de développement. Ce n’est donc pas étonnant si le continent veut repenser sa stratégie de croissance lors du forum économique mondial sur l’Afrique qui se tiendra à Dar es-Salaam en Tanzanie du 5 au 7 mai 2010. Organisé par le Forum économique mondial (XEF), cette rencontre verra la participation d’un millier d’autorités issues de 85 pays. Elle se veut une plateforme pour trouver des solutions idoines au moment où l’Afrique et le reste du monde recherchent des solutions à la crise économique. Le WEF estime que cette crise devrait servir de déclic pour accélérer la mise en œuvre de réformes économiques. Mais si l’on doit encore se plier aux réformes préconisées par les bailleurs de fonds traditionnels, l’Afrique en général et Madagascar en particulier risquent encore de sombrer dans la pauvreté. En fait, bon nombre d’économistes estiment qu’il est temps de repenser non pas seulement la stratégie de croissance mais également et surtout les relations avec les bailleurs de fonds, qu’ils soient traditionnels, chinois ou encore arabes. Des pays du Golfe persique commencent, en effet, à s’intéresser à l’Afrique après les Etats-Unis, la Chine et l’Inde.
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