Sur le papier oui, puisque le Président de la HAT Andry Nirina Rajoelina persiste et signe sur sa volonté de mettre fin à la transition avant fin 2010, c’est-à-dire d’ici sept mois. Cependant, dans la pratique, le défi s’avère difficile à relever.
Préparation
En effet, l’organisation des élections nécessite énormément d’argent. Dans son exposé des motifs, la loi des Finances indique que rien que pour la préparation des élections, l’Etat a besoin d’au moins 35 milliards d’ariary. Selon, en effet, l’exposé des motifs de la loi des Finances 2010, « la transition, dans le cadre de la préparation des élections, a consacré une enveloppe d’un montant de 35 milliards d’ariary ». Un montant que la HAT aura du mal à trouver puisque déjà, elle n’arrive plus actuellement à faire face à des dépenses urgentes comme le paiement des bourses universitaires. Or, à lire l’exposé des motifs de la loi des Finances, ces 35 milliards représentent la seule préparation des élections. Autrement dit, l’organisation proprement dite de ces élections nécessite encore plus d’argent.
Dépenses mensuelles
Et quand on sait que l’administration transitoire rencontre beaucoup de difficultés pour renflouer les caisses de l’Etat, on se demande comment elle va faire pour trouver les fonds nécessaires pour les dépenses électorales, tout en faisant face aux dépenses mensuelles urgentes. Comme nous l’avons indiqué dans une de nos éditions, les recettes mensuelles de l’Etat au cours du premier trimestre 2010 n’a même pas dépassé les 150 millions ariary. Soit un montant largement inférieur à ce que le Trésor public appelle les dépenses mensuelles courantes. Tous les mois, l’administration doit payer les soldes et pensions pour un montant de 54,3 milliards d’ariary ; le service de la dette extérieure pour 18,8 milliards d’Ar, les dépenses publiques hors d’Antananarivo pour 30 milliards d’ariary, les envois de fonds aux Ambassades pour 7,5 milliards d’ariary, les factures des compagnies pétrolières pour 5 milliards d’ariary, le remboursement de TVA pour 30 milliards d’ariary, les décaissements sur comptes de dépôt de 10 à 25 milliards d’ariary, le paiement des mandats pour 20 à 30 milliards d’ariary. En tout, l’administration doit payer entre 175,6 à 200 milliards d’ariary.
Risques de troubles
Ce qui dépasse largement la capacité actuelle du régime transitoire. A moins peut-être que l’administration ne sacrifie une partie des dépenses fermes pour les affecter aux préparatifs électoraux. Mais dans ce cas-là, les risques de troubles sociaux sont énormes car on ne peut, par exemple, pas imaginer que la HAT s’aventure à sacrifier une partie des dépenses de salaires ou de paiement des factures des fournisseurs de l’Etat. En somme, le recours au financement extérieur s’avère plus que jamais nécessaire si l’on veut atteindre l’objectif d’organiser des élections libres pour entrer dans la quatrième République. Or, on sait que ces financements ne viendront pas sans la reconnaissance internationale qui requiert elle-même, le consensus politique entre les protagonistes, déjà discuté lors des dernières réunions de Pretoria.
R.Edmond
06-05-2010) - La transition unilatérale que prévoient de mettre en place les autorités de fait actuelles, a-t-elle une chance d’aboutir ?
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