La décision prise par Mamy Rakotoarivelo à l'issue de la nomination de Omer Beriziky est confirmée. La mouvance Ravalomanana quitte le processus.
L'attente est terminée. Intervenant par téléphone hier depuis Sandton (Afrique du Sud), l'ancien président Marc Ravalomanana a clarifié la position de sa mouvance vis-à-vis de la nomination d'Omer Beriziky comme « Premier ministre de consensus ». « Je ne peux pas accepter Omer Beriziky car la procédure de sa nomination n'a pas respecté la feuille de route. J'ordonne ainsi à ma mouvance de boycotter les consultations en cours à Mahazoarivo », a-t-il déclaré. L'exilé d'Afrique du Sud d'expliquer: « Primo, la feuille de route stipule noir sur blanc que le Premier ministre de consensus ne doit pas être issu de la plate-forme soutenant le président de la transition. Or, on sait que Omer Beriziky est le 3e secrétaire général du parti Leader-Fanilo, parti politique membre de la plate-forme UDR-C, une plate-forme soutenant de notoriété publique Andry Rajoelina. C'est une première violation flagrante de la feuille de route. Secundo, les chefs de file des mouvances n'ont pas été consultés sur la nomination de Omer Beriziky. C'est pour dire que ce dernier n'est pas consensuel. »
Article 20. Force est cependant de constater que le boycott de la mouvance Ravalomanana n'est pas définitif. L'ancien président a soumis hier le retour de sa mouvance dans le processus à trois conditions : l'application à la lettre de l'article 20 de la feuille de route qui préconise son retour au pays sans conditions, l'adoption des différentes mesures d'apaisement dont la libération de tous les détenus politiques et le respect de la liberté d'expression. Parlant de son retour au pays, Marc Ravalomanana d'estimer: « Ce n'est pas logique que les chefs de file qui décident ne soient pas présents au pays. » Sur l'adoption des mesures d'apaisement qu'il juge nécessaires avant toute chose, l'ancien président de se référer à ce qui s'est passé en Afrique du Sud en 1994 : « En Afrique du Sud en 1994, on avait libéré tous les détenus politiques dont le charismatique Nelson Mandela avant la mise en place du gouvernement d'union nationale. C'est pareil dans les autres pays africains qui ont connu les mêmes problèmes. » L'exilé d'Afrique du Sud de mettre Omer Beriziky devant un défi: « Si Omer Beriziky n'a que la feuille de route comme son chef, qu'il exécute ce que préconise l'article 20 de cette feuille de route ! ».
GIC. Quelle mesure allez-vous adopter si Omer Beriziky continue à former son gouvernement sans la mouvance Ravalomanana ? Répondant à cette question, Marc Ravalomanana de lancer un défi : « Qu'il poursuive ce qu'il veut faire. Il verra que la mouvance Ravalomanana a sa force dans l'échiquier politique national. » Visiblement confiant, l'ancien président a dit ses mots vu la présence des diplomates à Mahazoarivo lors de la passation de pouvoir entre le gal Camille Vital et son successeur Omer Beriziky: « La présence de ces diplomates à Mahazoarivo ne signifie rien. On les a invités et ils ont honoré l'invitation. Ce qu'il faut savoir c'est que ces diplomates ne peuvent pas représenter le GIC (Groupe International de Contact). Par ailleurs, je vous révèle qu'après la nomination de Omer Beriziky, l'Union européenne m'a téléphoné en exprimant sa déception sur la nomination de Omer Beriziky. » En tout cas, la mouvance Ravalomanana quitte le processus. La balle se trouve désormais dans le camp de Omer Beriziky qui a terminé hier ses consultations et de Andry Rajoelina. Ces derniers vont-ils continuer le chemin sans Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka?
Recueillis par RAJAOFERA Eugène
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