UNITED NATIONS — U.N. General Assembly President Ali Abdessalam Treki said he was only following the rules when he tried to let Madagascar's coup leader Andry Rajoelina speak.
The military-backed Rajoelina from the Indian Ocean island nation was barred from giving a speech to the General Assembly. The former radio DJ seized control of Madagascar in March in a widely denounced coup that has led to months of violence in the impoverished country.
Treki told The Associated Press on Saturday that Rajoelina's government was invited to the 192-nation General Assembly's annual high-level debate by U.N. Secretary-General Ban Ki-moon's office. Treki said he also was advised by Ban's legal office that Rajoelina should be allowed to give a speech.
But in a rare move, the 192-nation assembly somewhat chaotically overruled Treki on Friday and barred Rajoelina from delivering any speech. Most nations were absent, however, when the 23-4 vote was recorded after a chaotic and heated discussion about his presence. The nations that opposed Rajoelina speaking were mostly African.
"By rule I cannot prevent this man from speaking. I can delay his speaking, which I did," said Treki, a veteran Libyan diplomat who took over the assembly presidency just this month. "I just implemented the regulation, the rule of procedure of the United Nations. I have to respect that."
Treki was careful to note in the official record of the vote that most of the assembly had "remained silent" on the issue.
The opposition to Rajoelina was led by the 15-nation South African Development Community and the tiny island nation of Comoros, which lies northwest off Madagascar and northeast of Mozambique.
The Democratic Republic of Congo's foreign minister, Alexis Mwamba, whose nation chairs SADC, raised a procedural objection. The economic organization was formed almost three decades ago to lessen dependence on then-apartheid South Africa.
Treki ruled Rajoelina could take the floor, but he tried to delay the speech by calling for a decision first from the General Assembly's credentials committee. That's when Mwamba pounced with a motion to bar Rajoelina.
A spokesman for Ban's office told the AP on Saturday that the invitation was sent to Madagascar's U.N. Mission to be forwarded to its government, as is the custom with all General Assembly invitations, and was not sent to Rajoelina particularly.
Voting against Rajoelina were: Angola, Argentina, Bolivia, Botswana, Brazil, Canada, Congo, Democratic Republic of Congo, India, Jamaica, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibia, Nicaragua, Seychelles, South Africa, Suriname, Swaziland, United Republic of Tanzania, Venezuela, Zambia and Zimbabwe.
Madagascar and three others — Denmark, Ecuador and Jamaica — favored letting Rajoelina talk. Six nations officially abstained; the rest were absent. Madagascar is protesting. Officials from its U.N. Mission could not immediately be reached for comment Saturday.
Two weeks ago, the African Union's peace and security council condemned Madagascar's coup leader for unilaterally forming a new government. It said that the government named by Rajoelina violates an agreement that demands that all parties agree on appointments.
Rajoelina toppled Madagascar's president, Marc Ravalomanana, who was forced into exile in South Africa after the coup.
Top politicians from the Indian Ocean island agreed in August to share power in an interim government to end the months of violence. According to the agreement, the transitional government was to start in September, rule for 15 months, and prepare for fresh elections.
Treki said he personally opposed letting Rajoelina speak.
"I am an African. As an African, I am not in favor ... ," Treki said. "I am not in favor because it was a coup d'etat and we in Africa, we do not allow such coup d'etats. But I have to follow the rules of this organization, which I did."
Treki, who previously served as Libya's foreign minister, acknowledged it was a coup that brought Libyan leader Moammar Gadhafi to power 40 years ago in the oil-rich North African country. Libya staged a lavish spectacle earlier this month to celebrate that milestone.
"Starting from 2000, we have a regulation in the AU — we have a decision not to allow any coup d'etats," Treki told the AP. "Half of the Africans before then came from a coup d'etat, even more. ... But now we have a regulation, we have to respect that."
Copyright © 2009 The Associated Press. All rights reserved.
By JOHN HEILPRIN
Aujourd'hui, les Réseaux d'Information répond aux besoins d'informations précises sur les événements survenant sur le terrain.
Saturday, September 26, 2009
Saturday, July 11, 2009
Obama appelle l'Afrique à rejeter la tyrannie et la corruption
"L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes", a-t-il lancé, adaptant son célèbre slogan de campagne en "Yes you can": "Oui, vous le pouvez".
"Nous pensons que le Ghana peut être un extraordinaire modèle de succès à travers tout le continent", a insisté le chef de la Maison Blanche, pour qui "le développement dépend d'une bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut en trop d'endroits, depuis bien trop longtemps. C'est ce changement qui peut libérer le potentiel de l'Afrique".
"Nous devons partir du principe que l'avenir de l'Afrique dépend des Africains", a estimé Barack Obama, soulignant qu'il avait "le sang de l'Afrique en (lui), par son père kényan noir, même s'il a été élevé par la famille de sa mère, américaine blanche, et qu'il reconnaissait donc le poids de l'histoire, notamment coloniale.
Mais, a-t-il ajouté, l'Occident n'est pas responsable de "la destruction de l'économie du Zimbabwe depuis dix ans, ni des guerres dans lesquelles des enfants sont enrôlés comme combattants". "Ces conflits sont une pierre autour du cou de l'Afrique".
Accueilli triomphalement dans ce petit pays, Barack Obama s'est adressé au Parlement ghanéen et s'est entretenu avec son homologue John Atta Mills. "Tous les Ghanéens veulent vous voir", lui a déclaré ce dernier, alors que la famille Obama faisait la "Une" de nombreux quotidiens locaux. Le président américain a participé à un déjeuner en plein air dans l'enceinte de la résidence présidentielle avec près de 350 personnes, puis il est passé à la partie historique de sa visite.
Avec son épouse Michelle, descendante d'esclaves africains amenés en Amérique, Barack Obama devait se rendre au fort de Cape Coast, d'où les esclaves étaient déportés vers les Amériques sous la férule britannique au XVIIe siècle.
La veille, au sommet du G-8 à L'Aquila, en Italie, un nouveau plan de sécurité alimentaire de 20 milliards de dollars avait été annoncé pour les pays pauvres, d'Afrique notamment, et samedi le président américain a déclaré que son pays fournirait 3,5 milliards de dollars d'assistance alimentaire en mettant l'accent sur la formation des agriculteurs. AP
Barack Obama a dressé samedi un réquisitoire sans appel contre la corruption et la tyrannie lors d'une visite au Ghana, l'une des trop peu nombreuses démocraties de ce continent où naquirent une partie des ancêtres du premier président américain noir ainsi que ceux de son épouse, descendante d'esclaves.
"Nous pensons que le Ghana peut être un extraordinaire modèle de succès à travers tout le continent", a insisté le chef de la Maison Blanche, pour qui "le développement dépend d'une bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut en trop d'endroits, depuis bien trop longtemps. C'est ce changement qui peut libérer le potentiel de l'Afrique".
"Nous devons partir du principe que l'avenir de l'Afrique dépend des Africains", a estimé Barack Obama, soulignant qu'il avait "le sang de l'Afrique en (lui), par son père kényan noir, même s'il a été élevé par la famille de sa mère, américaine blanche, et qu'il reconnaissait donc le poids de l'histoire, notamment coloniale.
Mais, a-t-il ajouté, l'Occident n'est pas responsable de "la destruction de l'économie du Zimbabwe depuis dix ans, ni des guerres dans lesquelles des enfants sont enrôlés comme combattants". "Ces conflits sont une pierre autour du cou de l'Afrique".
Accueilli triomphalement dans ce petit pays, Barack Obama s'est adressé au Parlement ghanéen et s'est entretenu avec son homologue John Atta Mills. "Tous les Ghanéens veulent vous voir", lui a déclaré ce dernier, alors que la famille Obama faisait la "Une" de nombreux quotidiens locaux. Le président américain a participé à un déjeuner en plein air dans l'enceinte de la résidence présidentielle avec près de 350 personnes, puis il est passé à la partie historique de sa visite.
Avec son épouse Michelle, descendante d'esclaves africains amenés en Amérique, Barack Obama devait se rendre au fort de Cape Coast, d'où les esclaves étaient déportés vers les Amériques sous la férule britannique au XVIIe siècle.
La veille, au sommet du G-8 à L'Aquila, en Italie, un nouveau plan de sécurité alimentaire de 20 milliards de dollars avait été annoncé pour les pays pauvres, d'Afrique notamment, et samedi le président américain a déclaré que son pays fournirait 3,5 milliards de dollars d'assistance alimentaire en mettant l'accent sur la formation des agriculteurs. AP
Barack Obama a dressé samedi un réquisitoire sans appel contre la corruption et la tyrannie lors d'une visite au Ghana, l'une des trop peu nombreuses démocraties de ce continent où naquirent une partie des ancêtres du premier président américain noir ainsi que ceux de son épouse, descendante d'esclaves.
Saturday, May 16, 2009
La franc-maçonnerie malgache en panne de lumière ?
Depuis 1991, chaque crise politique à Madagascar voit naitre des tentatives de médiation et de réconciliation, qui connaissent des bonheurs et des succès plus ou moins divers. On connait celles des chefs d’Eglise, on connait celles des diplomates, on a vu celles de la société civile. Par contre, on connait moins celles des francs-maçons. Souvent d’ailleurs, les diplomates que la France nous envoie pour tenter de résoudre les crises politiques seraient des « frères » : Guy Penne (2002) et Alain Joyandet (2009) sont tous deux présentés par la presse française comme appartenant à cette Organisation. Toujours sur ces deux dernières crises, la diplomatie africaine francophone a quelquefois pris le visage de « frères ». Sur le continent noir, plusieurs Chefs d’Etat de l’espace francophone sont eux-mêmes des « initiés », pour reprendre le terme consacré : Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso entre autres. Abdoulaye Wade a, quant à lui, quitté la franc-maçonnerie, après en avoir été membre dans sa jeunesse.
Le bilan de l’action des francs-maçons en matière de résolution de crise politique à Madagascar est mitigé. Sa plus grande réussite fut celle de 1991, quand cette action contribua fortement à la Convention de Panorama. Rappelons que cette crise fut la seule dénouée par une médiation malgacho-malgache. Le Gouvernement de transition entre 1991 et 1993 comprenait d’ailleurs plusieurs « frères »..
Lors de la crise de 2002, la médiation devint plus difficile. Toutefois, les francs-maçons malgaches réussirent à limiter les dégâts, notamment en maintenant l’unité et le légalisme de l’armée, dont certains des chefs de l’époque étaient francs-maçons. Les conférences de Dakar ont également vu une contribution active des francs-maçons et de leurs amis, dont les trois Chefs d’Etats cités ci-dessus.
Au-début de cette crise de 2009, il y eut bien des réunions entre les « Grands maitres », les patrons des grandes familles maçonniques qu’on appelle « Obédiences ». Mais sans résultat : la « Fraternité » ne put rien faire pour empêcher certains de ses membres d’être victimes des effets pervers de la crise politique. Et tout comme le FFKM, la société civile, la communauté internationale et les simples citoyens, les francs-maçons malgaches semblent contempler la crise avec impuissance, comme de simples profanes. On a juste noté deux interpellations par voie de presse, qui sont passées à la trappe comme toutes les interpellations de la société civile ou de la communauté internationale.
La raison de cette impuissance tient sans doute au manque d’influence et de poids des quelques francs-maçons présents dans les entourages immédiats de Marc Ravalomanana et de Andry Rajoelina. D’autres « frères »ou « sœurs » continuent à titre individuel à agir dans certaines structures pour tenter de résoudre la crise, surtout dans la société civile. Il faut savoir qu’à Madagascar, depuis le retour de l’Indépendance, les francs-maçons ont régulièrement fait partie des cercles du pouvoir, mais également des milieux intellectuel, militaire ainsi que du monde des affaires. La Grande Ile compterait aujourd’hui entre 800 et un millier de francs-maçons, répartis entre une dizaine « d’Obédiences », elles-mêmes constituées d’une à plusieurs Loges.
De la naissance à nos jours : Le mythe du « mpaka fo »
Malgré une présence dans les Mascareignes depuis la fin du XVIIIème siècle, la franc-maçonnerie ne s’implanta à Madagascar que vers la fin du XIXème siècle : la première loge à allumer ses feux en 1890 fut la Loge Imerina 310 (Grande Loge de France, GLDF) à Tananarive. La franc-maçonnerie se développe alors essentiellement dans les communautés étrangères, et prit un essor tel qu’il commença à inquiéter la communauté des Jésuites à Madagascar. Celle-ci publia alors une brochure titrée « Framasao » pour tenter d’en contrer le développement : elle y accuse alors les francs-maçons d’être des mpaka-fo (voleurs de cœurs). Si l’idée de base des auteurs était apparemment de mettre en garde contre les tentatives de séduction effectués par les francs-maçons pour grossir leurs rangs (sens imagé), la rumeur se répandit comme une trainée de poudre, mais avec le sens littéral : le franc-maçon a donc été considéré depuis comme un voleur d’organes cardiaques.
En 1891-1892, donc sous le règne de Ranavalona III, la Loge Imerina intenta et gagna un procès contre les jésuites à Madagascar pour ces propos jugés diffamatoires à l’endroit des francs-maçons. Toutefois, cette victoire devant les tribunaux n’empêcha pas la suspicion de perdurer. Jusqu’à maintenant, pour le Malgache moyen, le franc-maçon est un voleur de cœur à la réputation sulfureuse. Dans les années 50, on se servait du mpaka fo comme du croquemitaine ou de l’ogre pour ramener les enfants dissipés à la raison. L’expression est même passée à la postérité dans une chanson pleine d’humour d’Henri Ratsimbazafy.
Le protectorat se mua en colonisation en 1896, et la franc-maçonnerie se développa en prenant appui sur les réseaux de fonctionnaires mis en place par la puissance coloniale. Ce développement gagna en ampleur avec l’arrivée de Victor Augagneur comme gouverneur colonial (1905) : il était franc-maçon au sein de la loge Les amis de la Vérité à Lyon. Le Grand Orient de France (GO) fait son apparition en 1900 avec la Loge L’Avenir malgache à Tamatave (qui devint L’Indépendance malgache en 1905). Le GO créa en 1903 la Loge France Australe à Tananarive (qui devint l’Etoile Australe en 1953). La loge de Tamatave avait été crée par le sénégalais Blaise Diagne, fonctionnaire de l’Etat français, et qui s’insurgea contre les mauvais traitements subis par les dockers au port. Cette loge cessa de fonctionner avec son départ en 1909. La Grande Loge de France (GLDF) installera par la suite en 1910 la Loge Les Trois frères à Majunga, et le Droit Humain (DH) allumera les feux de la Loge Fraternité 202 à Tananarive en 1911.
Sous la colonisation, la franc-maçonnerie à Madagascar entreprit plusieurs actions pour protéger les droits de l’homme, souvent à travers les sections de la Ligue des Droits de l’Homme présentes dans la Grande Ile. Au début des années 40, le Régime de Vichy au pouvoir en France commença à persécuter les francs-maçons, y compris dans les colonies. Ainsi, dans un texte datant de 1941, il fut interdit « aux dignitaires de sociétés secrètes » de se présenter à des élections. En 1942, plusieurs loges maçonniques présentes à Madagascar (France Australe, Imerina, Fraternité 202 et Subrosa) virent leurs biens saisis au bénéfice de l’Assistance publique.
La franc-maçonnerie malgache fut essentiellement composée d’étrangers durant ses premières décennies d’existence, et les loges commencèrent à s’ouvrir aux Malgaches après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Plusieurs d’entre eux furent d’ailleurs initiés lors de leurs études en France, en particulier dans les milieux socialistes ou communistes qui véhiculaient des idéaux de liberté, de justice et de fraternité. Tout comme dans de nombreux autres pays désireux de se libérer du joug de la colonisation, beaucoup de francs-maçons malgaches figurent parmi les artisans de l’Indépendance.
Jusqu’en 1960, la franc-maçonnerie à Madagascar fut basée sur trois obédiences maçonniques françaises (GO, GLDF, DH), qui continuent d’ailleurs jusqu’à présent à avoir des loges dans le pays. Toutefois, deux ans après l’Indépendance, le Grand Rite Malgache (GRM) voit le jour. Plus tard, suite à une scission au sein du GRM, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique de Madagascar (GLTSM) est créée en 1997.
Si la franc-maçonnerie malgache fut comme partout dans le monde marquée par de telles scissions qui ont autrefois tracé de profondes lignes de fracture, on assiste depuis quelques années à une volonté de dialogue entre toutes les obédiences confondues. Cela s’est notamment illustré par l’organisation annuelle de la Journée Maçonnique de Madagascar (J.M.M.), dont la première édition a eu lieu en 2007. Il existe actuellement une dizaine d’obédiences : le Grand Rite Malgache (GRM), la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique de Madagascar (GLTSM), le Grand Rite Malgache Féminin (GRMF), la Grande Loge Nationale de Madagascar (GLNM), le Grand Orient de France, la Grande Loge de France (GLDF), la Juridiction Malgache du Droit Humain (DH), l’Ordre Initiatique et Traditionnel de l’Art Royal (OITAR), la Grande Loge de Memphis-Misraïm Océan Indien et le Souverain sanctuaire international Memphis Misraim. Toutes pratiquent l’étude des sciences ésotériques, mais certaines le font beaucoup plus profondément que d’autres. Toutes affirment également leur attachement à l’idéal humaniste et à ses valeurs. Cependant, à Madagascar comme ailleurs, certaines obédiences pratiquent également la franc-maçonnerie de réseaux pour des motivations qui ne sont pas vraiment spirituelles (le business, le lobbying ou même le pouvoir).
Secte ou societé secrète ?
Sans aucun doute aucun groupe n’éveille autant les soupçons et les fantasmes du public, tant à Madagascar que dans le monde. Une simple recherche sur Google à partir de l’expression « franc-maçonnerie » génère près de 850.000 pages, dont plusieurs permettent de constater un florilège de rumeurs passionnées. « Ils pratiqueraient des rites satanistes ». « Ils sont contre le christianisme ». « C’est un lobby mafieux ». « Ils veulent diriger le monde ». Sans oublier le vol de cœurs, accusation qui est une spécificité malgache, comme nous l’avons évoqué plus haut. Autant de préjugés qui accablent lourdement « les frères » (et les sœurs) dans l’opinion publique. Sans doute est-ce le prix à payer par cette organisation à cause de l’obligation de réserve, du devoir de discrétion et du secret maçonnique qui ne lui permet pas de se défendre. Or, l’opinion publique se méfie souvent de ce qu’elle ne connait pas. Certains « frères » impliqués dans des scandales en France ou en Afrique ont également contribué à ternir l’image de la franc-maçonnerie.
Quand on regarde la noblesse de l’énoncé des principes maçonniques, il est étonnant d’entendre les jugements négatifs, tout en regardant la liste impressionnante de personnes qui ont été membres de la « grande Fraternité » depuis sa création au XVIIIème siècle. Dans pratiquement tous les domaines, les francs-maçons ont marqué leur temps : pour en citer quelques-uns, Wolfgang Amadeus Mozart, George Washington, André Citroën, Louis Amstrong, Sir Winston Churchill, Rudyard Kipling (auteur du fameux poème « Si tu peux voir détruit » qui serait un des textes de base pour les francs-maçons). Plusieurs Présidents des Etats-Unis l’ont été, et on prête à Barack Obama le port d’un haut grade au sein de la Loge Prince Hall. En France, le Ministre Xavier Bertrand avait récemment reconnu l’être. Parmi les réalisations les plus connues de francs-maçons au bénéfice de l’humanité, on cite souvent l’abolition de l’esclavage. Il semblerait également que Baden-Powell (le fondateur du scoutisme) et Henri Dunant (le créateur de la Croix-Rouge) aient été francs-maçons, mais les opinions varient sur ces points.
Partout dans le monde, y compris à Madagascar, les librairies proposent des ouvrages consacrés à la franc-maçonnerie ; il y a de temps à autres des articles de presse ou des conférences publiques traitant de ce sujet ; l’existence de temples maçonniques n’est pas ignorée des riverains dans les quartiers où ils sont situés dans la Capitale. Dans certains pays de culture anglo-saxonne comme aux Etats-Unis ou même à l’Ile Maurice, les adresses des organisations maçonniques sont dans l’annuaire ; dans plusieurs villes américaines il existe un Masonic hospital. Le tracé de la ville de Washington DC est truffé de symboles maçonniques. La franc-maçonnerie est donc loin d’être cette société secrète que certains se plaisent à imaginer : « l’appellation de société discrète nous semble donc plus conforme à la réalité », souligne un « Maître » au sein d’une loge maçonnique malgache que nous avons interrogé. Le même Maître de réfuter l’appellation de secte : « chez nous, contrairement aux sectes, on est difficilement admis, mais on peut quitter très facilement. De plus, on n’a pas une approche dogmatique qui va vous imposer une croyance particulière. Votre liberté sera le maître-mot ».
A Madagascar, certaines personnes ont fait état de leur appartenance à la Franc-maçonnerie, comme l’homme d’affaires Andry Rabefarihy, Martial Rahariaka (ancien Directeur général de l’Institut malgache d’innovation sous la seconde République), Norbert Randriamahandry ou encore notre confrère VANF de l’Express de Madagascar. Qu’ils soient athées, catholiques, protestants, musulmans, d’autres personnes vivant à Madagascar se reconnaissent comme tels dans la plupart des cercles : entreprises, forces armées et police, fonction publique, classe politique, presse et communication, enseignement y compris universitaire, société civile, et surtout les juristes. Il est donc extrêmement affligeant et inquiétant que tous ces « frères et sœurs » censés être de bonne volonté ne puissent illuminer de leur lumière notre pays, qui en a pourtant grandement besoin. A moins que le souffle de la crise n’ait éteint en même temps leurs bougies, leur vigilance et leur persévérance.
Par leur silence actuel, ont-ils (déjà tout) dit ?
Ndimby A.
Le bilan de l’action des francs-maçons en matière de résolution de crise politique à Madagascar est mitigé. Sa plus grande réussite fut celle de 1991, quand cette action contribua fortement à la Convention de Panorama. Rappelons que cette crise fut la seule dénouée par une médiation malgacho-malgache. Le Gouvernement de transition entre 1991 et 1993 comprenait d’ailleurs plusieurs « frères »..
Lors de la crise de 2002, la médiation devint plus difficile. Toutefois, les francs-maçons malgaches réussirent à limiter les dégâts, notamment en maintenant l’unité et le légalisme de l’armée, dont certains des chefs de l’époque étaient francs-maçons. Les conférences de Dakar ont également vu une contribution active des francs-maçons et de leurs amis, dont les trois Chefs d’Etats cités ci-dessus.
Au-début de cette crise de 2009, il y eut bien des réunions entre les « Grands maitres », les patrons des grandes familles maçonniques qu’on appelle « Obédiences ». Mais sans résultat : la « Fraternité » ne put rien faire pour empêcher certains de ses membres d’être victimes des effets pervers de la crise politique. Et tout comme le FFKM, la société civile, la communauté internationale et les simples citoyens, les francs-maçons malgaches semblent contempler la crise avec impuissance, comme de simples profanes. On a juste noté deux interpellations par voie de presse, qui sont passées à la trappe comme toutes les interpellations de la société civile ou de la communauté internationale.
La raison de cette impuissance tient sans doute au manque d’influence et de poids des quelques francs-maçons présents dans les entourages immédiats de Marc Ravalomanana et de Andry Rajoelina. D’autres « frères »ou « sœurs » continuent à titre individuel à agir dans certaines structures pour tenter de résoudre la crise, surtout dans la société civile. Il faut savoir qu’à Madagascar, depuis le retour de l’Indépendance, les francs-maçons ont régulièrement fait partie des cercles du pouvoir, mais également des milieux intellectuel, militaire ainsi que du monde des affaires. La Grande Ile compterait aujourd’hui entre 800 et un millier de francs-maçons, répartis entre une dizaine « d’Obédiences », elles-mêmes constituées d’une à plusieurs Loges.
De la naissance à nos jours : Le mythe du « mpaka fo »
Malgré une présence dans les Mascareignes depuis la fin du XVIIIème siècle, la franc-maçonnerie ne s’implanta à Madagascar que vers la fin du XIXème siècle : la première loge à allumer ses feux en 1890 fut la Loge Imerina 310 (Grande Loge de France, GLDF) à Tananarive. La franc-maçonnerie se développe alors essentiellement dans les communautés étrangères, et prit un essor tel qu’il commença à inquiéter la communauté des Jésuites à Madagascar. Celle-ci publia alors une brochure titrée « Framasao » pour tenter d’en contrer le développement : elle y accuse alors les francs-maçons d’être des mpaka-fo (voleurs de cœurs). Si l’idée de base des auteurs était apparemment de mettre en garde contre les tentatives de séduction effectués par les francs-maçons pour grossir leurs rangs (sens imagé), la rumeur se répandit comme une trainée de poudre, mais avec le sens littéral : le franc-maçon a donc été considéré depuis comme un voleur d’organes cardiaques.
En 1891-1892, donc sous le règne de Ranavalona III, la Loge Imerina intenta et gagna un procès contre les jésuites à Madagascar pour ces propos jugés diffamatoires à l’endroit des francs-maçons. Toutefois, cette victoire devant les tribunaux n’empêcha pas la suspicion de perdurer. Jusqu’à maintenant, pour le Malgache moyen, le franc-maçon est un voleur de cœur à la réputation sulfureuse. Dans les années 50, on se servait du mpaka fo comme du croquemitaine ou de l’ogre pour ramener les enfants dissipés à la raison. L’expression est même passée à la postérité dans une chanson pleine d’humour d’Henri Ratsimbazafy.
Le protectorat se mua en colonisation en 1896, et la franc-maçonnerie se développa en prenant appui sur les réseaux de fonctionnaires mis en place par la puissance coloniale. Ce développement gagna en ampleur avec l’arrivée de Victor Augagneur comme gouverneur colonial (1905) : il était franc-maçon au sein de la loge Les amis de la Vérité à Lyon. Le Grand Orient de France (GO) fait son apparition en 1900 avec la Loge L’Avenir malgache à Tamatave (qui devint L’Indépendance malgache en 1905). Le GO créa en 1903 la Loge France Australe à Tananarive (qui devint l’Etoile Australe en 1953). La loge de Tamatave avait été crée par le sénégalais Blaise Diagne, fonctionnaire de l’Etat français, et qui s’insurgea contre les mauvais traitements subis par les dockers au port. Cette loge cessa de fonctionner avec son départ en 1909. La Grande Loge de France (GLDF) installera par la suite en 1910 la Loge Les Trois frères à Majunga, et le Droit Humain (DH) allumera les feux de la Loge Fraternité 202 à Tananarive en 1911.
Sous la colonisation, la franc-maçonnerie à Madagascar entreprit plusieurs actions pour protéger les droits de l’homme, souvent à travers les sections de la Ligue des Droits de l’Homme présentes dans la Grande Ile. Au début des années 40, le Régime de Vichy au pouvoir en France commença à persécuter les francs-maçons, y compris dans les colonies. Ainsi, dans un texte datant de 1941, il fut interdit « aux dignitaires de sociétés secrètes » de se présenter à des élections. En 1942, plusieurs loges maçonniques présentes à Madagascar (France Australe, Imerina, Fraternité 202 et Subrosa) virent leurs biens saisis au bénéfice de l’Assistance publique.
La franc-maçonnerie malgache fut essentiellement composée d’étrangers durant ses premières décennies d’existence, et les loges commencèrent à s’ouvrir aux Malgaches après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Plusieurs d’entre eux furent d’ailleurs initiés lors de leurs études en France, en particulier dans les milieux socialistes ou communistes qui véhiculaient des idéaux de liberté, de justice et de fraternité. Tout comme dans de nombreux autres pays désireux de se libérer du joug de la colonisation, beaucoup de francs-maçons malgaches figurent parmi les artisans de l’Indépendance.
Jusqu’en 1960, la franc-maçonnerie à Madagascar fut basée sur trois obédiences maçonniques françaises (GO, GLDF, DH), qui continuent d’ailleurs jusqu’à présent à avoir des loges dans le pays. Toutefois, deux ans après l’Indépendance, le Grand Rite Malgache (GRM) voit le jour. Plus tard, suite à une scission au sein du GRM, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique de Madagascar (GLTSM) est créée en 1997.
Si la franc-maçonnerie malgache fut comme partout dans le monde marquée par de telles scissions qui ont autrefois tracé de profondes lignes de fracture, on assiste depuis quelques années à une volonté de dialogue entre toutes les obédiences confondues. Cela s’est notamment illustré par l’organisation annuelle de la Journée Maçonnique de Madagascar (J.M.M.), dont la première édition a eu lieu en 2007. Il existe actuellement une dizaine d’obédiences : le Grand Rite Malgache (GRM), la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique de Madagascar (GLTSM), le Grand Rite Malgache Féminin (GRMF), la Grande Loge Nationale de Madagascar (GLNM), le Grand Orient de France, la Grande Loge de France (GLDF), la Juridiction Malgache du Droit Humain (DH), l’Ordre Initiatique et Traditionnel de l’Art Royal (OITAR), la Grande Loge de Memphis-Misraïm Océan Indien et le Souverain sanctuaire international Memphis Misraim. Toutes pratiquent l’étude des sciences ésotériques, mais certaines le font beaucoup plus profondément que d’autres. Toutes affirment également leur attachement à l’idéal humaniste et à ses valeurs. Cependant, à Madagascar comme ailleurs, certaines obédiences pratiquent également la franc-maçonnerie de réseaux pour des motivations qui ne sont pas vraiment spirituelles (le business, le lobbying ou même le pouvoir).
Secte ou societé secrète ?
Sans aucun doute aucun groupe n’éveille autant les soupçons et les fantasmes du public, tant à Madagascar que dans le monde. Une simple recherche sur Google à partir de l’expression « franc-maçonnerie » génère près de 850.000 pages, dont plusieurs permettent de constater un florilège de rumeurs passionnées. « Ils pratiqueraient des rites satanistes ». « Ils sont contre le christianisme ». « C’est un lobby mafieux ». « Ils veulent diriger le monde ». Sans oublier le vol de cœurs, accusation qui est une spécificité malgache, comme nous l’avons évoqué plus haut. Autant de préjugés qui accablent lourdement « les frères » (et les sœurs) dans l’opinion publique. Sans doute est-ce le prix à payer par cette organisation à cause de l’obligation de réserve, du devoir de discrétion et du secret maçonnique qui ne lui permet pas de se défendre. Or, l’opinion publique se méfie souvent de ce qu’elle ne connait pas. Certains « frères » impliqués dans des scandales en France ou en Afrique ont également contribué à ternir l’image de la franc-maçonnerie.
Quand on regarde la noblesse de l’énoncé des principes maçonniques, il est étonnant d’entendre les jugements négatifs, tout en regardant la liste impressionnante de personnes qui ont été membres de la « grande Fraternité » depuis sa création au XVIIIème siècle. Dans pratiquement tous les domaines, les francs-maçons ont marqué leur temps : pour en citer quelques-uns, Wolfgang Amadeus Mozart, George Washington, André Citroën, Louis Amstrong, Sir Winston Churchill, Rudyard Kipling (auteur du fameux poème « Si tu peux voir détruit » qui serait un des textes de base pour les francs-maçons). Plusieurs Présidents des Etats-Unis l’ont été, et on prête à Barack Obama le port d’un haut grade au sein de la Loge Prince Hall. En France, le Ministre Xavier Bertrand avait récemment reconnu l’être. Parmi les réalisations les plus connues de francs-maçons au bénéfice de l’humanité, on cite souvent l’abolition de l’esclavage. Il semblerait également que Baden-Powell (le fondateur du scoutisme) et Henri Dunant (le créateur de la Croix-Rouge) aient été francs-maçons, mais les opinions varient sur ces points.
Partout dans le monde, y compris à Madagascar, les librairies proposent des ouvrages consacrés à la franc-maçonnerie ; il y a de temps à autres des articles de presse ou des conférences publiques traitant de ce sujet ; l’existence de temples maçonniques n’est pas ignorée des riverains dans les quartiers où ils sont situés dans la Capitale. Dans certains pays de culture anglo-saxonne comme aux Etats-Unis ou même à l’Ile Maurice, les adresses des organisations maçonniques sont dans l’annuaire ; dans plusieurs villes américaines il existe un Masonic hospital. Le tracé de la ville de Washington DC est truffé de symboles maçonniques. La franc-maçonnerie est donc loin d’être cette société secrète que certains se plaisent à imaginer : « l’appellation de société discrète nous semble donc plus conforme à la réalité », souligne un « Maître » au sein d’une loge maçonnique malgache que nous avons interrogé. Le même Maître de réfuter l’appellation de secte : « chez nous, contrairement aux sectes, on est difficilement admis, mais on peut quitter très facilement. De plus, on n’a pas une approche dogmatique qui va vous imposer une croyance particulière. Votre liberté sera le maître-mot ».
A Madagascar, certaines personnes ont fait état de leur appartenance à la Franc-maçonnerie, comme l’homme d’affaires Andry Rabefarihy, Martial Rahariaka (ancien Directeur général de l’Institut malgache d’innovation sous la seconde République), Norbert Randriamahandry ou encore notre confrère VANF de l’Express de Madagascar. Qu’ils soient athées, catholiques, protestants, musulmans, d’autres personnes vivant à Madagascar se reconnaissent comme tels dans la plupart des cercles : entreprises, forces armées et police, fonction publique, classe politique, presse et communication, enseignement y compris universitaire, société civile, et surtout les juristes. Il est donc extrêmement affligeant et inquiétant que tous ces « frères et sœurs » censés être de bonne volonté ne puissent illuminer de leur lumière notre pays, qui en a pourtant grandement besoin. A moins que le souffle de la crise n’ait éteint en même temps leurs bougies, leur vigilance et leur persévérance.
Par leur silence actuel, ont-ils (déjà tout) dit ?
Ndimby A.
Sunday, March 08, 2009
POLITIQUE SORTIE DE CRISE
Pistes de solutions immédiates
Le collectif des citoyens et des organisations citoyennes a présenté hier, à la Résidence d’Ankerana, la première mouture de son plan minimal de sortie de crise. Composé des représentants de toutes les composantes de la société et des sympathisants des deux camps en présence, le collectif réunit notamment en son sein des syndicalistes, des opérateurs économiques, des religieux et de simples citoyens. Il entend se positionner sur l’échiquier des négociations en cours comme une force de propositions et de pression pour faire émerger une solution qui soit la plus consensuelle possible.
Schéma de sortie de crise
Le schéma de sortie de crise élaboré par le collectif des citoyens et des organisations citoyennes tient compte des principales exigences exprimées par chaque protagoniste et s’articule autour des points suivants : rétablissement et consolidation durable de la paix sociale, reprise des activités quotidiennes dans le respect du droit, relance de la machine économique et de la machine administrative, application des règles d’une bonne gouvernance, appui à la population, en particulier aux catégories vulnérables. Mais il tient également et surtout compte des aspirations de la population dans le cadre de l'intérêt général, à savoir l'amélioration tangible de la vie de la population, la justice sociale et l'équité territoriale, l'absence de discrimination ethnique et de genre, la bonne gouvernance, le respects des libertés fondamentales, la stabilité politique à long terme, une meilleure répartition des richesses et le règlement des problèmes récurrents, tels le foncier par exemple.
Sur la base d'une solution négociée et non par la force, le collectif des citoyens et des organisations citoyennes a élaboré des pistes de solutions immédiates de sortie de crise allant de la mise en place d’un gouvernement crédible, de la création d’une instance neutre indépendante intégrant les représentants de chaque pilier d’intégrité (société civile, secteur privé, syndicat, partis politiques, medias, autorité judiciaire et législative…) pour faire le suivi et le contrôle des tâches de l’Exécutif, du renforcement de l’unité des forces de l’ordre et la redynamisation du Conseil supérieur de la fonction militaire pour la levée des pressions politiques sur les forces armées, à l'officialisation des états généraux de la démocratie. Par ailleurs, le collectif préconise des mesures sociales de soutien aux catégories vulnérables et des mesures incitatives pour la relance des activités des opérateurs économiques.
Selon le général à la retraite Guy Ratrimoarivony qui est le porte-parole du collectif, ce plan de sortie de crise a été soumis aux deux camps ainsi qu’à Menkeiros, médiateur dépêché par le secrétaire général des Nations unies. Les deux protagonistes de la crise auraient accepté dans le principe la possibilité de se référer au document que le collectif leur a présenté comme base de discussion.
Afin d’adapter les propositions contenues dans son plan minimal de sortie de crise aux nouvelles donnes intervenues sur le terrain, les membres du collectif ont poursuivi hier, son travail de concertation pour actualiser celui-ci avant de le remettre de nouveau aux parties en présence et au FFKM.
Le collectif des citoyens et des organisations citoyennes prévoit également la diffusion auprès du grand public du résultat de leurs travaux afin d’impliquer l’ensemble de toutes les collectivités dans l’effort de paix exigé par la situation. Néanmoins, certains membres du collectif ont exprimé leur crainte concernant la disponibilité des deux parties à reprendre une négociation constructive après les événements de cette semaine.
Mialivololona
Le collectif des citoyens et des organisations citoyennes a présenté hier, à la Résidence d’Ankerana, la première mouture de son plan minimal de sortie de crise. Composé des représentants de toutes les composantes de la société et des sympathisants des deux camps en présence, le collectif réunit notamment en son sein des syndicalistes, des opérateurs économiques, des religieux et de simples citoyens. Il entend se positionner sur l’échiquier des négociations en cours comme une force de propositions et de pression pour faire émerger une solution qui soit la plus consensuelle possible.
Schéma de sortie de crise
Le schéma de sortie de crise élaboré par le collectif des citoyens et des organisations citoyennes tient compte des principales exigences exprimées par chaque protagoniste et s’articule autour des points suivants : rétablissement et consolidation durable de la paix sociale, reprise des activités quotidiennes dans le respect du droit, relance de la machine économique et de la machine administrative, application des règles d’une bonne gouvernance, appui à la population, en particulier aux catégories vulnérables. Mais il tient également et surtout compte des aspirations de la population dans le cadre de l'intérêt général, à savoir l'amélioration tangible de la vie de la population, la justice sociale et l'équité territoriale, l'absence de discrimination ethnique et de genre, la bonne gouvernance, le respects des libertés fondamentales, la stabilité politique à long terme, une meilleure répartition des richesses et le règlement des problèmes récurrents, tels le foncier par exemple.
Sur la base d'une solution négociée et non par la force, le collectif des citoyens et des organisations citoyennes a élaboré des pistes de solutions immédiates de sortie de crise allant de la mise en place d’un gouvernement crédible, de la création d’une instance neutre indépendante intégrant les représentants de chaque pilier d’intégrité (société civile, secteur privé, syndicat, partis politiques, medias, autorité judiciaire et législative…) pour faire le suivi et le contrôle des tâches de l’Exécutif, du renforcement de l’unité des forces de l’ordre et la redynamisation du Conseil supérieur de la fonction militaire pour la levée des pressions politiques sur les forces armées, à l'officialisation des états généraux de la démocratie. Par ailleurs, le collectif préconise des mesures sociales de soutien aux catégories vulnérables et des mesures incitatives pour la relance des activités des opérateurs économiques.
Selon le général à la retraite Guy Ratrimoarivony qui est le porte-parole du collectif, ce plan de sortie de crise a été soumis aux deux camps ainsi qu’à Menkeiros, médiateur dépêché par le secrétaire général des Nations unies. Les deux protagonistes de la crise auraient accepté dans le principe la possibilité de se référer au document que le collectif leur a présenté comme base de discussion.
Afin d’adapter les propositions contenues dans son plan minimal de sortie de crise aux nouvelles donnes intervenues sur le terrain, les membres du collectif ont poursuivi hier, son travail de concertation pour actualiser celui-ci avant de le remettre de nouveau aux parties en présence et au FFKM.
Le collectif des citoyens et des organisations citoyennes prévoit également la diffusion auprès du grand public du résultat de leurs travaux afin d’impliquer l’ensemble de toutes les collectivités dans l’effort de paix exigé par la situation. Néanmoins, certains membres du collectif ont exprimé leur crainte concernant la disponibilité des deux parties à reprendre une négociation constructive après les événements de cette semaine.
Mialivololona
Madagascar : des paysannes et des paysans libérés des coutumes
Les paysannes malgaches ont longtemps souffert des contraintes des coutumes qui favorisaient les hommes. Mais depuis une dizaine d’années, elles s'affirment dans la société rurale, avec l’appui d'organismes de développement, mais aussi des hommes, soulagés d'être secondés dans leurs tâches.
C'est l’assemblée générale mensuelle des villageois de la commune de Bemanonga, au sud-ouest de Madagascar : soudain, une femme se hisse sur le podium, le bras levé, et clame d'une voix forte : "Femmes et mères de famille, mobilisons-nous ! Fini le fanaka malemy (objet fragile, en malgache, c'est-à-dire, sexe faible)". Autrefois, un tel propos, tenu en public par une femme, aurait fait scandale. Mais, depuis une dizaine d'années, cet élan féminin se manifeste dans bien des communautés rurales malgaches, "Les paysannes ont toujours souhaité sortir de cet état de soumission, mais elles ont seulement attendu le moment opportun", estime Fanja Rasoarimalala, présidente d’une ONG féminine.
Cette émancipation, appuyée par des campagnes de sensibilisation et d’alphabétisation, résulte d’une nécessité socio-économique. "Survie oblige ! Les foyers ont mis de côté les obligations traditionnelles. Les femmes sont une ressource capitale pour les revenus familiaux", explique Mavo Rakotomanga, experte en analyse sociale. Les maris, eux-mêmes, acceptent voire encouragent cette évolution. "Depuis que j’ai laissé ma femme m’aider dans mon travail, notre revenu mensuel a doublé", se félicite Ranaivosoa, un cultivateur du district de Betafo, situé au centre du pays. Dans diverses communes rurales, les femmes sont même invitées à s’impliquer davantage dans la direction de la communauté. A en croire, Ranaivosoa, "elles prennent à cœur leur engagement et leur travail est plus soigné que celui des hommes". Résultat : la production agricole augmente et les zones rurales s'animent "depuis que les hommes et les femmes se donnent la main dans diverses activités", à en croire Lucien Rakotondranaivo, le président d’un des Fokontany (cellule de base) de Betafo.
"Objet fragile au service des hommes"
La tradition assimilait la femme à "un objet fragile au service des hommes", rappelle Fanja Rasoarimanana. Une épouse devait obéissance et soumission à son mari et être à son service à tout moment." Pour Nenibe Véronique, une octogénaire, "des femmes s’exprimant en public, prenant le repas avant le mari ou travaillant, cela aurait été à la fois honteux et irrespectueux à l’égard des hommes et des ancêtres."
"La femme 'objet fragile' c'est de l’histoire ancienne, juge Gisèle Rabesahala, femme politique et secrétaire nationale du parti politique AKFM. Elles sont nombreuses aujourd'hui à travailler pour subvenir aux besoins familiaux." Bon nombre de paysannes s’expriment ouvertement, face à leurs maris comme en public, et la plupart s'engagent dans leurs communautés: "Je me sens revivre. Je n’ai plus peur de m’exprimer, car je sais que j’ai aussi ma part de responsabilité dans le développement de la société", lance Ravelomanana, une paysanne d’Alasora, une commune proche de la capitale.
Selon Julie Rakotozafy, spécialiste en organisations paysannes au sein du Programme national de soutien au développement rural (PSDR), "60 % des femmes rurales sont sorties de l’emprise des us et coutumes pour enfin mettre leur savoir au service du monde rural, contre 5 % en 1979". Voir des femmes leaders d’association, présidentes de village ou chefs de foyer est devenu fréquent en brousse. Elles effectuent aussi des travaux longtemps considérés comme masculins : labour, conduite de charrettes, maçonnerie, construction… Tout cela en plus de l'entretien de leur foyer, qui continue de leur incomber complètement : "Je me lève très tôt chaque matin pour m’occuper du repas et de la maison, car le reste de ma journée sera consacrée à l’atelier de couture", raconte Vero Ratsimba, une paysanne de Betafo.
Depuis 8 ans, les rurales sont appuyées par le gouvernement ainsi que divers organismes de développement (PSDR, coopérations bilatérales, ONG…). Les hommes, qui apprécient leur aide aux champs, leur apprennent parfois des techniques agricoles. Les villageoises actives ont aussi été dotées de petit matériel : machines à coudre, outils de jardinage, etc. Des formations, notamment en couture, maroquinerie, élevage et agriculture, leur ont été également dispensées en plus de cours d'alphabétisation.
Mavo Rakotomanga précise que cette montée en puissance des femmes ne résulte pas simplement d'une revendication féministe ni d'une lutte pour l’égalité des sexes. Divers droits restent encore à conquérir par les femmes, car, dans certaines régions, elles n’ont droit ni à l’héritage ni à la garde des enfants en cas de divorce…
Madagascar
Fabien R. Randriamihaja
(Syfia Madagascar)
C'est l’assemblée générale mensuelle des villageois de la commune de Bemanonga, au sud-ouest de Madagascar : soudain, une femme se hisse sur le podium, le bras levé, et clame d'une voix forte : "Femmes et mères de famille, mobilisons-nous ! Fini le fanaka malemy (objet fragile, en malgache, c'est-à-dire, sexe faible)". Autrefois, un tel propos, tenu en public par une femme, aurait fait scandale. Mais, depuis une dizaine d'années, cet élan féminin se manifeste dans bien des communautés rurales malgaches, "Les paysannes ont toujours souhaité sortir de cet état de soumission, mais elles ont seulement attendu le moment opportun", estime Fanja Rasoarimalala, présidente d’une ONG féminine.
Cette émancipation, appuyée par des campagnes de sensibilisation et d’alphabétisation, résulte d’une nécessité socio-économique. "Survie oblige ! Les foyers ont mis de côté les obligations traditionnelles. Les femmes sont une ressource capitale pour les revenus familiaux", explique Mavo Rakotomanga, experte en analyse sociale. Les maris, eux-mêmes, acceptent voire encouragent cette évolution. "Depuis que j’ai laissé ma femme m’aider dans mon travail, notre revenu mensuel a doublé", se félicite Ranaivosoa, un cultivateur du district de Betafo, situé au centre du pays. Dans diverses communes rurales, les femmes sont même invitées à s’impliquer davantage dans la direction de la communauté. A en croire, Ranaivosoa, "elles prennent à cœur leur engagement et leur travail est plus soigné que celui des hommes". Résultat : la production agricole augmente et les zones rurales s'animent "depuis que les hommes et les femmes se donnent la main dans diverses activités", à en croire Lucien Rakotondranaivo, le président d’un des Fokontany (cellule de base) de Betafo.
"Objet fragile au service des hommes"
La tradition assimilait la femme à "un objet fragile au service des hommes", rappelle Fanja Rasoarimanana. Une épouse devait obéissance et soumission à son mari et être à son service à tout moment." Pour Nenibe Véronique, une octogénaire, "des femmes s’exprimant en public, prenant le repas avant le mari ou travaillant, cela aurait été à la fois honteux et irrespectueux à l’égard des hommes et des ancêtres."
"La femme 'objet fragile' c'est de l’histoire ancienne, juge Gisèle Rabesahala, femme politique et secrétaire nationale du parti politique AKFM. Elles sont nombreuses aujourd'hui à travailler pour subvenir aux besoins familiaux." Bon nombre de paysannes s’expriment ouvertement, face à leurs maris comme en public, et la plupart s'engagent dans leurs communautés: "Je me sens revivre. Je n’ai plus peur de m’exprimer, car je sais que j’ai aussi ma part de responsabilité dans le développement de la société", lance Ravelomanana, une paysanne d’Alasora, une commune proche de la capitale.
Selon Julie Rakotozafy, spécialiste en organisations paysannes au sein du Programme national de soutien au développement rural (PSDR), "60 % des femmes rurales sont sorties de l’emprise des us et coutumes pour enfin mettre leur savoir au service du monde rural, contre 5 % en 1979". Voir des femmes leaders d’association, présidentes de village ou chefs de foyer est devenu fréquent en brousse. Elles effectuent aussi des travaux longtemps considérés comme masculins : labour, conduite de charrettes, maçonnerie, construction… Tout cela en plus de l'entretien de leur foyer, qui continue de leur incomber complètement : "Je me lève très tôt chaque matin pour m’occuper du repas et de la maison, car le reste de ma journée sera consacrée à l’atelier de couture", raconte Vero Ratsimba, une paysanne de Betafo.
Depuis 8 ans, les rurales sont appuyées par le gouvernement ainsi que divers organismes de développement (PSDR, coopérations bilatérales, ONG…). Les hommes, qui apprécient leur aide aux champs, leur apprennent parfois des techniques agricoles. Les villageoises actives ont aussi été dotées de petit matériel : machines à coudre, outils de jardinage, etc. Des formations, notamment en couture, maroquinerie, élevage et agriculture, leur ont été également dispensées en plus de cours d'alphabétisation.
Mavo Rakotomanga précise que cette montée en puissance des femmes ne résulte pas simplement d'une revendication féministe ni d'une lutte pour l’égalité des sexes. Divers droits restent encore à conquérir par les femmes, car, dans certaines régions, elles n’ont droit ni à l’héritage ni à la garde des enfants en cas de divorce…
Madagascar
Fabien R. Randriamihaja
(Syfia Madagascar)
Tuesday, February 10, 2009
Crise de Madagascar : des causes oubliées ?
Certains observateurs la décrivent comme un différend entre le jeune maire d’Antananarivo (Tananarive) Andry Rajoelina, (34 ans) et Marc Ravalomanana, Président de la République Malgache, élu en 2002, après 23 ans de règne sans partage du régime de Didier Ratsiraka (avec une interruption de quatre ans au milieu des années 90). Les faits dépassent largement cette vision réductrice. Le terreau de la crise est avant tout social.
Si les premières années du pouvoir de Ravalomanana ont permis au pays de se relever quelque peu de la crise de 2002 (construction des infrastructures routières, croissance de 7 %, inflation maîtrisée, tourisme exponentiel, protection de la biodiversité malgache améliorée), la suite (surtout à partir de 2006, date de sa réélection) est une longue liste de promesses non tenues, d’entraves aux libertés, d’un pouvoir autocratique et surtout d’un peuple malgache qui continue à sombrer dans la misère. Ce n’était manifestement pas le souci des principaux bailleurs de fonds internationaux. Le FMI comme la Banque Mondiale misent sur la bonne marche de leurs affaires, pour que le commerce et les investissements se déroulent dans un "climat et un environnement favorables". La nature du régime et les conditions de vie de la population n’ont pas d’importance.
Calcul risqué de la part des investisseurs, dans ce pays que les occidentaux considéraient comme « apaisé ». Trois éléments déclencheurs auront suffi pour mettre sous tension un peuple malgache à bout socialement (un litre d’essence supérieur à un euro, un sac de riz quasiment au prix du SMIC, soit près de 30 euros) : l’affaire Daewoo fin novembre 2008, l’achat par le Président de la République d’un Boeing 737 d’une valeur de 60 millions de $ et la fermeture de la télévision Viva du Maire de Tana. Rien d’étonnant alors de constater que les émeutiers s’en sont d’abord pris aux différents intérêts privés du Président en incendiant les supermarchés de sa chaîne, inaccessibles pour la quasi-totalité de la population malgache, et à la fois, symboles de lieux fréquentés par une toute petite minorité très privilégiée. Ils ont également attaqué les entrepôts dans les zones franches, symbole des investissements étrangers, où les ouvriers exploités 16 heures par jour touchent en moyenne 30 € par mois.
C’est dans ce climat très tendu de confrontation, que le jeune maire, Andry Rajoelina, a appelé la population à entamer une grève générale le 24 janvier. La suite, on la connaît, une centaine de morts et une issue aujourd’hui très incertaine. Se plaçant d’emblée dans la position de l’homme providentiel Andry Rajoelina réclame aujourd’hui un gouvernement de transition et exige d’être à sa tête. Sans programme, sans proposition, sans véritable parti politique, propose-t-il sincèrement une politique alternative à l’actuel président ? Difficile de se prononcer mais l’ambition personnelle du Maire de Tana rappelle étrangement le parcours de son adversaire Ravalomanana.
Au-delà de la dimension sociale de la crise, c’est à une nouvelle forme de colonialisme agraire auquel nous sommes peut-être en train d’assister. Non content de piller les ressources minières, les pays du nord se permettent désormais de louer des millions d’hectares de terres arables aux pays du sud pour satisfaire leur consommation, et ce, pour des bénéfices insignifiants pour les populations locales. C’est la fameuse affaire Daewoo. Le géant sud-coréen Daewoo Logistics a annoncé la signature d’un contrat de « location » de 1,300 millions d’hectares de terres arables pour 99 ans, en vue de la culture de maïs et de palmiers. Les détails du contrat sont très préoccupants :
La surface louée représente l’équivalent de la moitié des terres arables à Madagascar.
Daewoo plantera du maïs sur 1 million d’hectares dans la zone Ouest et du palmier à huile à l’Est sur 300 000 hectares. Les semences de palmiers seront importées d’Indonésie et du Costa Rica, celle de maïs des Etats-Unis (Le Monde du 20 novembre 2008). La récolte brute sera envoyée en Corée du Sud.
l’accord ne prévoit pas de versement d’argent à l’Etat malgache, les investissements (6 milliards de $ sur 25 ans) dans les infrastructures nécessaires à la mise en place du projet tiendraient lieu de « prix de location ».
Daewoo Logistics utiliserait essentiellement de la main d’oeuvre sud-africaine selon le Financial Times cité par l’AFP.
Comment accepter cette absurdité ? Madagascar, l’un des pays plus pauvres du globe n’a pas assez de ressources pour nourrir sa population, mais suffisamment pour envoyer de l’huile de palme qui sera convertie en biocarburant pour la Corée du Sud ? La recherche de terres cultivables par les grands groupes internationaux dans les pays pauvres du Sud est une tendance rencontrée dans le monde actuellement. Le FAO avait mis en garde les pays en quête de terres à cultiver à l’étranger contre un système assimilé à du " néocolonialisme ".
Cette nouvelle tendance n’est pas étrangère à la crise financière qui sévit sur la planète. La plupart des pays émergents et africains vivent dans la peur panique d’un retrait massif des capitaux étrangers. La crainte d’une baisse des investissements directs étrangers présentés par les organisations internationales comme la panacée aux problèmes lancinants du développement, pousse certains dirigeants africains à tout mettre en œuvre pour récupérer des devises, comme la cession massive de terres agricoles. Le processus largement entamé est appelé à s’accélérer. Des centaines de milliers d’hectares de terres arables sont ainsi menacés. Des centaines de milliers d’autres ont déjà été aliénés sous cette nouvelle forme de colonisation appelée « concession ».
Le drame que vit le peuple malgache est une nouvelle illustration d’une économie mondiale ultralibérale qui étrangle les peuples. Il se déroule dans un quasi silence de la communauté internationale. Entre crise alimentaire des peuples et voracité des spéculateurs et collusion du politique et du patronat, l’exemple malgache ne peut que faire réfléchir.
La couverture médiatique des émeutes qui secouent actuellement Madagascar, ne permettent pas toujours de bien comprendre les raisons de la crise. Depuis la fin du mois de janvier, un inquiétant regain de violence secoue Madagascar. La crise qui paralyse le pays n’est pas une surprise pour qui s’intéresse à ce pays.
Si les premières années du pouvoir de Ravalomanana ont permis au pays de se relever quelque peu de la crise de 2002 (construction des infrastructures routières, croissance de 7 %, inflation maîtrisée, tourisme exponentiel, protection de la biodiversité malgache améliorée), la suite (surtout à partir de 2006, date de sa réélection) est une longue liste de promesses non tenues, d’entraves aux libertés, d’un pouvoir autocratique et surtout d’un peuple malgache qui continue à sombrer dans la misère. Ce n’était manifestement pas le souci des principaux bailleurs de fonds internationaux. Le FMI comme la Banque Mondiale misent sur la bonne marche de leurs affaires, pour que le commerce et les investissements se déroulent dans un "climat et un environnement favorables". La nature du régime et les conditions de vie de la population n’ont pas d’importance.
Calcul risqué de la part des investisseurs, dans ce pays que les occidentaux considéraient comme « apaisé ». Trois éléments déclencheurs auront suffi pour mettre sous tension un peuple malgache à bout socialement (un litre d’essence supérieur à un euro, un sac de riz quasiment au prix du SMIC, soit près de 30 euros) : l’affaire Daewoo fin novembre 2008, l’achat par le Président de la République d’un Boeing 737 d’une valeur de 60 millions de $ et la fermeture de la télévision Viva du Maire de Tana. Rien d’étonnant alors de constater que les émeutiers s’en sont d’abord pris aux différents intérêts privés du Président en incendiant les supermarchés de sa chaîne, inaccessibles pour la quasi-totalité de la population malgache, et à la fois, symboles de lieux fréquentés par une toute petite minorité très privilégiée. Ils ont également attaqué les entrepôts dans les zones franches, symbole des investissements étrangers, où les ouvriers exploités 16 heures par jour touchent en moyenne 30 € par mois.
C’est dans ce climat très tendu de confrontation, que le jeune maire, Andry Rajoelina, a appelé la population à entamer une grève générale le 24 janvier. La suite, on la connaît, une centaine de morts et une issue aujourd’hui très incertaine. Se plaçant d’emblée dans la position de l’homme providentiel Andry Rajoelina réclame aujourd’hui un gouvernement de transition et exige d’être à sa tête. Sans programme, sans proposition, sans véritable parti politique, propose-t-il sincèrement une politique alternative à l’actuel président ? Difficile de se prononcer mais l’ambition personnelle du Maire de Tana rappelle étrangement le parcours de son adversaire Ravalomanana.
Au-delà de la dimension sociale de la crise, c’est à une nouvelle forme de colonialisme agraire auquel nous sommes peut-être en train d’assister. Non content de piller les ressources minières, les pays du nord se permettent désormais de louer des millions d’hectares de terres arables aux pays du sud pour satisfaire leur consommation, et ce, pour des bénéfices insignifiants pour les populations locales. C’est la fameuse affaire Daewoo. Le géant sud-coréen Daewoo Logistics a annoncé la signature d’un contrat de « location » de 1,300 millions d’hectares de terres arables pour 99 ans, en vue de la culture de maïs et de palmiers. Les détails du contrat sont très préoccupants :
La surface louée représente l’équivalent de la moitié des terres arables à Madagascar.
Daewoo plantera du maïs sur 1 million d’hectares dans la zone Ouest et du palmier à huile à l’Est sur 300 000 hectares. Les semences de palmiers seront importées d’Indonésie et du Costa Rica, celle de maïs des Etats-Unis (Le Monde du 20 novembre 2008). La récolte brute sera envoyée en Corée du Sud.
l’accord ne prévoit pas de versement d’argent à l’Etat malgache, les investissements (6 milliards de $ sur 25 ans) dans les infrastructures nécessaires à la mise en place du projet tiendraient lieu de « prix de location ».
Daewoo Logistics utiliserait essentiellement de la main d’oeuvre sud-africaine selon le Financial Times cité par l’AFP.
Comment accepter cette absurdité ? Madagascar, l’un des pays plus pauvres du globe n’a pas assez de ressources pour nourrir sa population, mais suffisamment pour envoyer de l’huile de palme qui sera convertie en biocarburant pour la Corée du Sud ? La recherche de terres cultivables par les grands groupes internationaux dans les pays pauvres du Sud est une tendance rencontrée dans le monde actuellement. Le FAO avait mis en garde les pays en quête de terres à cultiver à l’étranger contre un système assimilé à du " néocolonialisme ".
Cette nouvelle tendance n’est pas étrangère à la crise financière qui sévit sur la planète. La plupart des pays émergents et africains vivent dans la peur panique d’un retrait massif des capitaux étrangers. La crainte d’une baisse des investissements directs étrangers présentés par les organisations internationales comme la panacée aux problèmes lancinants du développement, pousse certains dirigeants africains à tout mettre en œuvre pour récupérer des devises, comme la cession massive de terres agricoles. Le processus largement entamé est appelé à s’accélérer. Des centaines de milliers d’hectares de terres arables sont ainsi menacés. Des centaines de milliers d’autres ont déjà été aliénés sous cette nouvelle forme de colonisation appelée « concession ».
Le drame que vit le peuple malgache est une nouvelle illustration d’une économie mondiale ultralibérale qui étrangle les peuples. Il se déroule dans un quasi silence de la communauté internationale. Entre crise alimentaire des peuples et voracité des spéculateurs et collusion du politique et du patronat, l’exemple malgache ne peut que faire réfléchir.
La couverture médiatique des émeutes qui secouent actuellement Madagascar, ne permettent pas toujours de bien comprendre les raisons de la crise. Depuis la fin du mois de janvier, un inquiétant regain de violence secoue Madagascar. La crise qui paralyse le pays n’est pas une surprise pour qui s’intéresse à ce pays.
Tuesday, February 03, 2009
Ajorontsika vahoaka izao dia izao ny Haute Cour de Justice
Haute Cour de Justice. Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana. Tao anaty Lalampanorenan-dRatsiraka io tamin’ny 1975 fa sady tsy najorony no tsy nampihariny. Tao anaty Lalampanorenan’i Zafy Albert tamin’ny 1992 fa sady tsy najorony no tsy notanterahany. Mbola tao anaty Lalampanorenan-dRatsiraka Didier Amiraly ihany izy niverina teo amin’ny fitondrana tamin’ny 1996 fa mbola sady tsy najorony no tsy nampihariny.
Mazava loatra fa ao anatin’ny Lalampanorenan-dRavalomanana soamantsara tamin’ny 2002 ka hatramin’izao isika manoratra sy miteny izao. Fa sady tsy najorony no tsy nampihariny.
Ary azo antoka fa ho ao anatin’ny Lalampanorenan’I Andry TGV sy Rolland Ratsiraka ary Alain Ramaroson fa sady tsy hajoron-dry zareo mandrakizay no tsy ho tanterahan-dry zareo mandrakizay ihany koa.
Raha tetehana hitsarana olon-kafa dia mendimendy sy mihogahoga ary avo vava ery izy rehetra ireo. Fa raha vao hoe Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana tsy maintsy hitsarana ny tenan-dry zalahy, dia tsy mahazo ajoro. Fady tena fady. Sanatria dia sanatria. Indrindra moa ry zalahy ka efa tonga eo amin’ny seza fiandrianana mitaingina fitondrana. Aoka aloha. Aoka etsy ! Aleo aloha izahay hiongana vao mety hieritreritra an’izany indray.
(...)
Rangory
Izay no rangory fototry ny afo eto Madagasikara. Izay tsy fisian’ny arofanina matanjaka sy tena mba atahoran’ny mpitondra izay indrindra no antony tokana mahatonga ny fitiavan-tena diso tafahoatran’ireo mpitondra mifandimby hasiaka ratsy sy mahery vaika tokoa mamotika ny fiainantsika vahoaka Malagasy. Ary dia izay no fototry ny korontana mateti-pitranga sy fandrebirebena miseho lany amintsika vahoaka hatrany amin’ny volana mey 1972 ka hatramin’izao taona 2009 manomboka miditra izao. Rebirebena amin’ny rotaka eny an-dalambe foana isika vahoaka hatramizao.
Inona no vandy be sy fampanantenana poakaty tsy mbola natao teto Madagasikara teto ? Politikan’ny kibo no hamokisako anareo hoy i Tsiranana tamin’ny Repoblika Voalohany. Ny deuxième classe no ho karakaraiko voalohany hoy ny Jeneraly Ramanantsoa tamin’ny 1972. Entiko any amin’ny Paradisa Sosialista ianareo hoy i Didier Ratsiraka tamin’ny 1975. Entinay miakatra any an-danitra ity Firenena ity, hoy i Zafy Albert sy Andriamanjato Richard ary ny FFKM sy ny Hery Velona Rasalama tamin’ny 1991-1992. Nivimbinako Fanantenana Vaovao avy any Paris ianareo hoy Ingahibe Amiraly Didier Ratsiraka niverina teo amin’ny fitondrana tamin’ny 1995-1996.
Dia adala nitotorebika foana ny vahoaka é ! Ataoko manankarena 4 L isan-tokantrano amin’ny alalan’ny Fahamarinana sy Fahamasinana ianareo hoy i Masindahy Marc Ravalomanana. Dia mbola nino fotsiny ihany sy nifaly havanja koa ny vahoaka malagasy mahantra é.
Ataoko sesika Fitiavana sy ataoko voky Demokrasia hatreny an-tenda kely ianareo hoy i Andry TGV sy Rolland Ratsiraka ary ry Alain Ramaroson sy ny Jeneraly Rasolosoa Dolin. Dia mbola mafana fo mitolona sy milatsaka ao ambovon’ny Frantsay indray koa ny vahoaka Malagasy mahonena.
(...)
Tsy misy hatak’andro
Misesisesy manao tohy vakana ireo mpitarika tolona mampanantena poakaty antsika vahoaka. Fa vao tonga eo amin’ny fitondrana ry zalahy, dia mameno paosy fotsiny no ataony. Halatra volam-bahoaka no hany fenitra politika tanterahany. Halatra ! Halatra ! Halatra ! Na mivantana io na an-kolaka. Na izy mivantana, na amin’ny alalan’ny havany sy ny namany.
Hany ka tsy misy sahy sy tsy misy mazoto manangana ilay Haute Cour de Justice izay natao hitsarana an-dry zareo sy ny asa ratsy ataon-dry zareo izy rehetra rehetra ireo.
Koa tapitra hatreo izany gaboraraka mambotry vahoaka izany manomboka izao. Andao ajorontsika vahoaka tsy misy hatak’andro ny Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana vita rakitra sarobidy ao anaty Lalampanorenana.
(...)
Tsy iandrasana Fanjakana sy tsy itavandrana mpitaritolona izany. Fa ajorontsika vahoaka miaraka amin’ny Andrimasom-pokonolona izay mijoro araka ny lalàna velona eto amin’ny tany sy ny Firenena. Ajorontsika miaraka amin’ny Foloalindahy sy ireo mpitsara. Ka ry zareo mpitsara no mandrafitra ny ara-tekinika. Ny Foloalindahy no miantoka ny fandriampahalemana. Ary ny Andrimasom-pokonolona no miadidy ny hasin’ny fahefambahoaka. Tolona mavaivay be izany. Fa vita izany rehefa atao.
(...)
Izay meloka dia any am-ponja
Tsotra be sady tokana ny adidy aman’andraikitr’io Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana voarakitra ao anaty Lalampanorenana hatramin’ny taona 1975 ka hatramin’izao io.
(...)
Ireo mpitondra ambony ho tsaraina dia voafaritra mazava tsara. Filohan’ny Repoblika, Praiministra, ministra, CSR (Conseillers Suprêmes de la Révolution), Lehibena Andrimpanjakana toy ny Prezidan’ny Sénat, Prezidan’ny Antenimieram-pirenena miaraka amin’ny Depiote sy Loholona, ary Filohan’ny Fitsarana Avo momba ny Lalampanorenana sy ireo mpitsara avo namany, teo koa ny Filohan’ny CMD na Komity Miaramila momba ny Fampandrosoana, sns…, sns…
Tsy ho very anjara amin’izany koa ireo Governoran’ny Banky Foibe, ireo Sekretera Jeneralin’ny Ministera ary ny Talen’ny Kabinetra ary ireo Tale Jeneralin’ny Orinasam-panjakana. Ary farany dia eo ireo Lehiben’ny Etamazaoron’ny Tafika, Komandin’ny Zandarimarim-pirenena ary Tale Jeneralin’ny Polisim-pirenena.
Izay iharan’ny fitoriana mari-pototra arahan’ny porofo tsy azo lavina ihany no miakatra Fitsarana. Izay tsy meloka dia afaka madiodio. Izay meloka dia gadraina any am-ponja.
Tsy maintsy mbola hisy fanampim-panazavana misimisy mikasika ny fananganana an’ity Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana ity. Miaraka amin’ireo FEPETRA FAMENO na mesures d’accompagnement vitsivitsy.
Mazava loatra fa tsy hahafaly velively ireo mpitondra ambony manana fitondran-tena mampiahiahy ity sosokevitra ity. Maro ry zareo no hitsivalana sy hiady mafy tsy hahatanteraka azy ity. Fa saingy sosokevitra mahasoa ny vahoaka sy ny Firenena izy ity. Satria sady mahatafavoaka antsika amin’ny krizy politika dridrangilo sy miverimberina no mahatafavoaka antsika amin’ny fahantrana. Ary tolona mari-pototra sy asa masina ka tsy maintsy tanterahana sy ajorontsika vahoaka.
Belanto (nofintinin’i madagascar-tribune.com)
Mazava loatra fa ao anatin’ny Lalampanorenan-dRavalomanana soamantsara tamin’ny 2002 ka hatramin’izao isika manoratra sy miteny izao. Fa sady tsy najorony no tsy nampihariny.
Ary azo antoka fa ho ao anatin’ny Lalampanorenan’I Andry TGV sy Rolland Ratsiraka ary Alain Ramaroson fa sady tsy hajoron-dry zareo mandrakizay no tsy ho tanterahan-dry zareo mandrakizay ihany koa.
Raha tetehana hitsarana olon-kafa dia mendimendy sy mihogahoga ary avo vava ery izy rehetra ireo. Fa raha vao hoe Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana tsy maintsy hitsarana ny tenan-dry zalahy, dia tsy mahazo ajoro. Fady tena fady. Sanatria dia sanatria. Indrindra moa ry zalahy ka efa tonga eo amin’ny seza fiandrianana mitaingina fitondrana. Aoka aloha. Aoka etsy ! Aleo aloha izahay hiongana vao mety hieritreritra an’izany indray.
(...)
Rangory
Izay no rangory fototry ny afo eto Madagasikara. Izay tsy fisian’ny arofanina matanjaka sy tena mba atahoran’ny mpitondra izay indrindra no antony tokana mahatonga ny fitiavan-tena diso tafahoatran’ireo mpitondra mifandimby hasiaka ratsy sy mahery vaika tokoa mamotika ny fiainantsika vahoaka Malagasy. Ary dia izay no fototry ny korontana mateti-pitranga sy fandrebirebena miseho lany amintsika vahoaka hatrany amin’ny volana mey 1972 ka hatramin’izao taona 2009 manomboka miditra izao. Rebirebena amin’ny rotaka eny an-dalambe foana isika vahoaka hatramizao.
Inona no vandy be sy fampanantenana poakaty tsy mbola natao teto Madagasikara teto ? Politikan’ny kibo no hamokisako anareo hoy i Tsiranana tamin’ny Repoblika Voalohany. Ny deuxième classe no ho karakaraiko voalohany hoy ny Jeneraly Ramanantsoa tamin’ny 1972. Entiko any amin’ny Paradisa Sosialista ianareo hoy i Didier Ratsiraka tamin’ny 1975. Entinay miakatra any an-danitra ity Firenena ity, hoy i Zafy Albert sy Andriamanjato Richard ary ny FFKM sy ny Hery Velona Rasalama tamin’ny 1991-1992. Nivimbinako Fanantenana Vaovao avy any Paris ianareo hoy Ingahibe Amiraly Didier Ratsiraka niverina teo amin’ny fitondrana tamin’ny 1995-1996.
Dia adala nitotorebika foana ny vahoaka é ! Ataoko manankarena 4 L isan-tokantrano amin’ny alalan’ny Fahamarinana sy Fahamasinana ianareo hoy i Masindahy Marc Ravalomanana. Dia mbola nino fotsiny ihany sy nifaly havanja koa ny vahoaka malagasy mahantra é.
Ataoko sesika Fitiavana sy ataoko voky Demokrasia hatreny an-tenda kely ianareo hoy i Andry TGV sy Rolland Ratsiraka ary ry Alain Ramaroson sy ny Jeneraly Rasolosoa Dolin. Dia mbola mafana fo mitolona sy milatsaka ao ambovon’ny Frantsay indray koa ny vahoaka Malagasy mahonena.
(...)
Tsy misy hatak’andro
Misesisesy manao tohy vakana ireo mpitarika tolona mampanantena poakaty antsika vahoaka. Fa vao tonga eo amin’ny fitondrana ry zalahy, dia mameno paosy fotsiny no ataony. Halatra volam-bahoaka no hany fenitra politika tanterahany. Halatra ! Halatra ! Halatra ! Na mivantana io na an-kolaka. Na izy mivantana, na amin’ny alalan’ny havany sy ny namany.
Hany ka tsy misy sahy sy tsy misy mazoto manangana ilay Haute Cour de Justice izay natao hitsarana an-dry zareo sy ny asa ratsy ataon-dry zareo izy rehetra rehetra ireo.
Koa tapitra hatreo izany gaboraraka mambotry vahoaka izany manomboka izao. Andao ajorontsika vahoaka tsy misy hatak’andro ny Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana vita rakitra sarobidy ao anaty Lalampanorenana.
(...)
Tsy iandrasana Fanjakana sy tsy itavandrana mpitaritolona izany. Fa ajorontsika vahoaka miaraka amin’ny Andrimasom-pokonolona izay mijoro araka ny lalàna velona eto amin’ny tany sy ny Firenena. Ajorontsika miaraka amin’ny Foloalindahy sy ireo mpitsara. Ka ry zareo mpitsara no mandrafitra ny ara-tekinika. Ny Foloalindahy no miantoka ny fandriampahalemana. Ary ny Andrimasom-pokonolona no miadidy ny hasin’ny fahefambahoaka. Tolona mavaivay be izany. Fa vita izany rehefa atao.
(...)
Izay meloka dia any am-ponja
Tsotra be sady tokana ny adidy aman’andraikitr’io Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana voarakitra ao anaty Lalampanorenana hatramin’ny taona 1975 ka hatramin’izao io.
(...)
Ireo mpitondra ambony ho tsaraina dia voafaritra mazava tsara. Filohan’ny Repoblika, Praiministra, ministra, CSR (Conseillers Suprêmes de la Révolution), Lehibena Andrimpanjakana toy ny Prezidan’ny Sénat, Prezidan’ny Antenimieram-pirenena miaraka amin’ny Depiote sy Loholona, ary Filohan’ny Fitsarana Avo momba ny Lalampanorenana sy ireo mpitsara avo namany, teo koa ny Filohan’ny CMD na Komity Miaramila momba ny Fampandrosoana, sns…, sns…
Tsy ho very anjara amin’izany koa ireo Governoran’ny Banky Foibe, ireo Sekretera Jeneralin’ny Ministera ary ny Talen’ny Kabinetra ary ireo Tale Jeneralin’ny Orinasam-panjakana. Ary farany dia eo ireo Lehiben’ny Etamazaoron’ny Tafika, Komandin’ny Zandarimarim-pirenena ary Tale Jeneralin’ny Polisim-pirenena.
Izay iharan’ny fitoriana mari-pototra arahan’ny porofo tsy azo lavina ihany no miakatra Fitsarana. Izay tsy meloka dia afaka madiodio. Izay meloka dia gadraina any am-ponja.
Tsy maintsy mbola hisy fanampim-panazavana misimisy mikasika ny fananganana an’ity Fitsarana Avo momba ny Fahamarinana ity. Miaraka amin’ireo FEPETRA FAMENO na mesures d’accompagnement vitsivitsy.
Mazava loatra fa tsy hahafaly velively ireo mpitondra ambony manana fitondran-tena mampiahiahy ity sosokevitra ity. Maro ry zareo no hitsivalana sy hiady mafy tsy hahatanteraka azy ity. Fa saingy sosokevitra mahasoa ny vahoaka sy ny Firenena izy ity. Satria sady mahatafavoaka antsika amin’ny krizy politika dridrangilo sy miverimberina no mahatafavoaka antsika amin’ny fahantrana. Ary tolona mari-pototra sy asa masina ka tsy maintsy tanterahana sy ajorontsika vahoaka.
Belanto (nofintinin’i madagascar-tribune.com)
Revue critique des modes d’accès au pouvoir à Madagascar
Une democratie incapable de s’installer de façon durable
Il est effarant de constater qu’après presque 50 ans de retour à l’Indépendance, l’alternance politique cherche encore, et une fois de plus, des voies non prévues par la Constitution en vigueur.
Le mode d’accès au pouvoir a rarement été par la voie des urnes, même si une fois arrivés au pouvoir, certains ont par la suite fait confirmer leur poste par une ou plusieurs élections : Ratsiraka (1975, 1982, 1989), Ravalomanana (2007). Le Général Gabriel Ramanantsoa (1972), Richard Ratsimandrava (1975) et Norbert Lala Ratsirahonana (1996) ont été désignés pour recevoir le pouvoir.
Le Général Gilles Andriamahazo (1975) et ses collègues du Directoire militaire l’ont pris sans demander l’avis de la population, à bon escient il est vrai vu le contexte. Didier Ratsiraka a été élu lors d’un suffrage interne au sein du Directoire militaire. L’élection de Zafy Albert (1993) fait suite à une crise politique, de même que la première élection de Marc Ravalomanana (2002).
Il apparaît donc qu’aucun Malgache n’est devenu chef d’Etat en se présentant à une élection dans des conditions plus ou moins normales, à l’exception peut-être de la première élection de Philibert Tsiranana (1959), mais elle ne s’est pas faite au suffrage universel, et dans le contexte particulier de la décolonisation.
On constate également que l’histoire de Madagascar à ce jour a permis de tester la plupart des modes existants de départ du pouvoir : un assassinat (Ratsimandrava), une démission (Ramanantsoa), un empêchement (Zafy), une transmission (Andriamahazo) et deux départs suite à une crise politique majeure : Tsiranana en 1972, et Ratsiraka à deux reprises, en 1991 et 2002.
Seul le départ de Norbert Lala Ratsirahonana, parti démocratiquement suite à une défaite à des élections qu’il avait pourtant organisées (1996), peut être considéré comme démocratique. Didier Ratsiraka (1993) et Zafy Albert (1997) furent vaincus en tentant de récupérer le poste qu’ils venaient de perdre.
La classe politique : incapacité à éduquer le peuple
De tout ce qui précède, même après 50 ans d’Indépendance, il apparaît que la classe politique malgache est incapable de deux choses.
D’une part, de se comporter de façon responsable, que les politiciens soient opposants ou au pouvoir. Ainsi, la pratique de la politique n’est pas faite de façon respectable, ni par les dirigeants, ni par les opposants.
D’autre part, d’inculquer à la population un minimum de principes en matière de comportement démocratique. Le peuple malgache est donc politiquement très mal élevé, car les politiciens en charge de leur éducation n’ont pas été à la hauteur du défi.
Les leaders de l’opposition n’ont aucun scrupule à provoquer des mouvements de rue pour renverser un régime, en usant d’arguments populistes et d’artifices sophistes : en 2002, on parlait de « défense du choix du peuple » ; en 2009 on utilise du « choix du peuple » à tout va, et le pire, sur la base de la foule d’une Avenue de l’Indépendance, certes bien remplie, mais qui ne fait pas une élection. Robert de Flers disait : « Démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois que nous avons besoin de lui ».
Souvent on est jugé à l’aune de ce que l’on fait. Celui qui s’approprie le pouvoir en tordant le cou à la Constitution risque de s’en voir déposséder un jour de la même manière. Marc Ravalomanana devrait le méditer. Mais il n’est pas le seul.
Ndimby A
Il est effarant de constater qu’après presque 50 ans de retour à l’Indépendance, l’alternance politique cherche encore, et une fois de plus, des voies non prévues par la Constitution en vigueur.
Le mode d’accès au pouvoir a rarement été par la voie des urnes, même si une fois arrivés au pouvoir, certains ont par la suite fait confirmer leur poste par une ou plusieurs élections : Ratsiraka (1975, 1982, 1989), Ravalomanana (2007). Le Général Gabriel Ramanantsoa (1972), Richard Ratsimandrava (1975) et Norbert Lala Ratsirahonana (1996) ont été désignés pour recevoir le pouvoir.
Le Général Gilles Andriamahazo (1975) et ses collègues du Directoire militaire l’ont pris sans demander l’avis de la population, à bon escient il est vrai vu le contexte. Didier Ratsiraka a été élu lors d’un suffrage interne au sein du Directoire militaire. L’élection de Zafy Albert (1993) fait suite à une crise politique, de même que la première élection de Marc Ravalomanana (2002).
Il apparaît donc qu’aucun Malgache n’est devenu chef d’Etat en se présentant à une élection dans des conditions plus ou moins normales, à l’exception peut-être de la première élection de Philibert Tsiranana (1959), mais elle ne s’est pas faite au suffrage universel, et dans le contexte particulier de la décolonisation.
On constate également que l’histoire de Madagascar à ce jour a permis de tester la plupart des modes existants de départ du pouvoir : un assassinat (Ratsimandrava), une démission (Ramanantsoa), un empêchement (Zafy), une transmission (Andriamahazo) et deux départs suite à une crise politique majeure : Tsiranana en 1972, et Ratsiraka à deux reprises, en 1991 et 2002.
Seul le départ de Norbert Lala Ratsirahonana, parti démocratiquement suite à une défaite à des élections qu’il avait pourtant organisées (1996), peut être considéré comme démocratique. Didier Ratsiraka (1993) et Zafy Albert (1997) furent vaincus en tentant de récupérer le poste qu’ils venaient de perdre.
La classe politique : incapacité à éduquer le peuple
De tout ce qui précède, même après 50 ans d’Indépendance, il apparaît que la classe politique malgache est incapable de deux choses.
D’une part, de se comporter de façon responsable, que les politiciens soient opposants ou au pouvoir. Ainsi, la pratique de la politique n’est pas faite de façon respectable, ni par les dirigeants, ni par les opposants.
D’autre part, d’inculquer à la population un minimum de principes en matière de comportement démocratique. Le peuple malgache est donc politiquement très mal élevé, car les politiciens en charge de leur éducation n’ont pas été à la hauteur du défi.
Les leaders de l’opposition n’ont aucun scrupule à provoquer des mouvements de rue pour renverser un régime, en usant d’arguments populistes et d’artifices sophistes : en 2002, on parlait de « défense du choix du peuple » ; en 2009 on utilise du « choix du peuple » à tout va, et le pire, sur la base de la foule d’une Avenue de l’Indépendance, certes bien remplie, mais qui ne fait pas une élection. Robert de Flers disait : « Démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois que nous avons besoin de lui ».
Souvent on est jugé à l’aune de ce que l’on fait. Celui qui s’approprie le pouvoir en tordant le cou à la Constitution risque de s’en voir déposséder un jour de la même manière. Marc Ravalomanana devrait le méditer. Mais il n’est pas le seul.
Ndimby A
Subscribe to:
Posts (Atom)