Friday, April 20, 2007

Les coalitions en Europe

Allemagne. Chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates.

Pays-Bas. Chrétiens-démocrates, travaillistes et protestants.

Autriche. Sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates.

Italie. Du centre-droit à l'extrême gauche.

Belgique. Centre-gauche : libéraux et socialistes.

Finlande. Centre, conservateurs, Verts et suédophones.

Luxembourg. Centre-gauche : chrétiens-démocrates et socialistes.

Pologne. Droite-extrême droite : conservateurs et populistes.

Slovaquie. Gauche-extrême droite : sociaux-démocrates, populistes, ultranationalistes.

"Une droite modérée est proche de la social-démocratie"

Michel Rocard, suivi par Bernard Kouchner, a évoqué l'idée d'un rapprochement entre le PS et l'UDF. Le système de coalition, pratiqué dans plusieurs pays européens, semble impossible en France. Pourquoi ?

L'idée se heurte d'abord à d'évidentes difficultés d'ordre institutionnel. Cela dit, les Français ont la mémoire courte s'ils s'étonnent qu'on évoque cette hypothèse : ils oublient que la IVe République a été marquée par les compromis et les coalitions. Ils oublient aussi que le gouvernement qu'a dirigé Michel Rocard lui-même n'était peut-être pas un gouvernement de coalition, au sens strict, mais au moins d'ouverture. Cette formule n'avait pas été improvisée mais longuement réfléchie et mûrie, étant donné les difficultés de l'Union de la gauche.

Ceci dit, j'observe qu'elle n'est, depuis, plus revenue dans le débat, sauf par le biais de l'évocation épisodique de la "dose de proportionnelle" à injecter ou non dans la pratique française. Evocation qui suscite la méfiance puisqu'elle eut pour effet de faire émerger le Front national. Par ailleurs, d'autres difficultés, plus culturelles, sont sans doute en cause.

Lesquelles ?

Il est clair que le clivage gauche-droite est une donnée fondamentale du débat français. On le fait d'ailleurs remonter à la Révolution de 1789. Le peuple français se conçoit en quelque sorte dans cette polarité. On remarque, au Parlement européen, quelle difficulté ont des Français à accepter, au début de leur mandat, une logique de compromis conduisant à des accords qu'ils jugent insuffisamment clairs, voire antidémocratiques… La coalition suppose que l'on accepte l'idée d'un système de proportionnalité au détriment de la logique "un camp contre l'autre". La démocratie peut présenter deux visages : celui de la confrontation ou celui du compromis. En France, on ne délibère pas, alors qu'ailleurs, la négociation est une obligation.

Les coalitions qui gouvernent en Europe du Nord, notamment, ne font pas l'unanimité et s'avèrent souvent fragiles…

La coalition présente plusieurs visages. Elle peut être contrainte, comme c'est le cas en Allemagne aujourd'hui. Elle est parfois très difficile, comme le montre l'Italie avec son paysage politique très fragmenté. Elle peut résulter aussi de la simple volonté de renvoyer un parti dominant dans l'opposition, comme en Scandinavie.

Enfin, elle peut se présenter comme une formule habituelle, dans le Benelux par exemple, où les alliances de type "travailliste" entre socialistes et chrétiens-démocrates se sont imposées au long des années 1990. Là, des partis, dotés d'une réelle base populaire, liés à des syndicats de masse, ont montré qu'ils pouvaient non seulement gouverner ensemble mais mener des politiques d'assainissement budgétaire très énergiques.

Il suffisait pour les socialistes de mettre de côté l'étiquette "chrétienne" de leurs partenaires ?

En quelque sorte. Mais les Français auront évidemment du mal à concevoir que Jean-Luc Dehaene, l'ancien premier ministre belge, leader du Parti chrétien-démocrate flamand, n'a que très peu de ressemblance avec François Bayrou. Lié au mouvement ouvrier chrétien, M. Dehaene dirigeait une formation réellement populaire. Il faut savoir aussi que des systèmes où les partis bénéficient d'une forte délégation, comme celui de la Belgique, offrent une sorte de compensation : ces partis sont des formations de masse, proches des citoyens. Rappelons que le PS francophone belge compte autant de membres que le PS français, dans une région 13 fois moins peuplée… Et dans les démocraties du Nord, finalement plus sociales que politiques, les partis n'épuisent pas tous les canaux de la représentation politique. Les "piliers", syndicats, associations et mouvements socioculturels y jouent un rôle important.

Pensez-vous qu'en définitive une alliance de la gauche et du centre pourrait se réaliser un jour en France ?

Lancer l'idée au moment d'une élection présidentielle, marquée par la personnification et la polarisation du débat, a peu de sens. Sauf si, hypothèse quand même improbable, François Bayrou l'emportait au deuxième tour. Mais la question est peut-être posée pour plus tard.

Parce que l'électorat centriste pourrait évoluer vers une alliance avec le PS ?

Il est clair qu'une droite modérée, nourrie d'humanisme chrétien, est proche de la social-démocratie : voyez le large spectre que couvre un Jacques Delors. Sans le système de la Ve République, la bipolarisation française ne serait sans doute pas aussi forte. Par ailleurs, la gauche socialiste, confrontée à la quasi-disparition du Parti communiste et à la probable impossibilité de "normaliser" l'extrême gauche trotskiste, évoluera également.

Le programme de Nicolas Sarkozy pourrait-il favoriser cette recomposition ?

Il est évident que beaucoup de gens de la droite modérée peuvent être effrayés par sa personnalité et son autoritarisme. Comme, à gauche, des gens peuvent être tentés de délaisser Mme Royal pour M. Bayrou.

Propos recueillis par Jean-Pierre Stroobants

Thursday, April 12, 2007

L’Ariary continue d’impressionner sur le MID

CHANGES. Cela fait un moment que la monnaie nationale fait parler d’elle sur le marché des changes.

L’Ariary garde la forme. C’est l’impression que donne la monnaie nationale actuellement sur le MID (Marché Inter bancaire de Devises). En effet, depuis quelques semaines, celle-ci ne cesse de s’apprécier devant les devises pivots du MID en l’occurrence, l’euro et le dollar, les cours étaient respectivement de 1/2580,83 et 1/1930,36 jeudi dernier. Les dernières statistiques disponibles sur le site officiel de la Banque Centrale de Madagascar (BCM, www.banque-centrale.mg), dataient du 05 avril 2007.

Didier Rambelo

«L’appréciation de l’Ariary face aux devises pivot du MID ne date pas d’hier», devait noter un cambiste de la place. Celui-ci de faire remarquer que la monnaie nationale a commencé à se redresser vers le début du mois de mars, voire fin février. Mais selon d’autres spécialistes, l’Ariary s’est surtout apprécié vers la moitié du mois de mars et cette tendance s’est maintenue en ce début du mois d’avril. Les cours de changes euro/Ariary sont donc passés de 1/2597,49 le vendredi 30 mars dernier, à 1/2595,08 la séance d’après, c'est-à-dire, le 02 avril. Jeudi dernier, l’Ariary se montrait encore fort et prenait quelques points face à la monnaie unique européenne (1/ 2580,83)

La situation de l’Ariary est semblable pour ce qui est de son comportement face au billet vert. Depuis début mars en effet, les cours dollar/Ariary n’étaient plus descendus en dessous des 1/ 2000. Le dollar se négociait à 1991,90 Ariary le 05 mars dernier, le même dollar se vendant à 1951,67 à la fin du mois de mars. L’Ariary commence fort le mois d’avril en grignotant quelques unités au billet vert, le cours passant à 1944,31 le 02 avril dernier tandis qu’il était monté à 1/1930,36 lors de la dernière séance du Mid de la semaine d’avant Pâques.

Dans le milieu financier, l’on explique cette appréciation de l’Ariary face aux devises pivot du MID par l’arrivée à échéance de bon nombre de transactions financières des exportateurs. Cette amélioration de la situation monétaire du pays signifie également que les importations des opérateurs économiques deviennent moins chères. Par contre les exportations coûteront plus cher. De même, les investisseurs trouveront plus coûteux les investissements qu’ils vont réaliser. Une monnaie trop puissante n’est pas toujours bonne pour l’économie d’un pays.

Chambre de commerce, de l'industrie, de l'agriculture et de l'artisanat

Un instrument à double mission
Du 11 au 17 avril, la Chambre de Commerce, de l'Industrie, de l'Argriculture et de l'Artisanat d'Antananarivo, organise une porte ouverte sous le thème "Pour une nouvelle dimension pour tous". Le président, Simon Rakotondrahova, apporte des explications sur le pourquoi et le pour quoi de cet événement.

Madagascar Tribune : Pour la première fois, la CCIAA d'Antananarivo, organise une porte ouverte, quelles en sont les visées principales ?

• Simon Rakotondrahova : De 1970 à 2000, les chambres de commerce ont délaissé leurs activités. Ce n'est qu'en 2004, pour être plus précis, qu'elles ont connu une grande redynamisation. Elle tient désormais une place capitale dans le développement économique du pays. L'objectif étant donc d'informer le public, surtout les opérateurs économiques de son rôle, et de ses activités. Il faut qu'il connaisse ce qu'est la CCIAAA, qu'ils l'utilisent et qu'ils l'exploitent.

Quel est le programme de cette semaine de porte ouverte ?

• Au cours de cette porte ouverte, le public pourra visiter les bureaux et aura accès aux guichets d'informations, site Web et aux panneaux d'exposition.

Pouvez-vous apporter des précisions sur ce qu'est le CCIAA et son rôle ?

• Tout d'abord, je tiens à souligner que la CCIAA est une structure que l'Etat a instaurée, un instrument de services publics qui va lui permettre d'atteindre ses objectifs en matière économique. Il s'agit du développement rural et d'une économie à forte croissance si l'on se réfère au « Madagascar Action Plan ». Pour ce faire, les opérateurs ont besoin de moyen et la chambre consulaire constitue un outil de développement, d'accompagnement et de promotion pour ces derniers.

Si comme vous dites, elle se veut être un outil essentiel au service de l'Etat et des opérateurs, quelles en sont ses activités ?

• Nous intervenons dans quatre domaines différents. Notre première activité est d'informer les opérateurs pour la promotion des secteurs et des filières. Dans ce sens, un centre d'intelligence économique, des bases de données leur sont mises à leur disposition. Outre l'information économique, nous organisons des formations en management, marketing et gestion dans le cadre d'un renforcement de capacité, afin que les entreprises puissent faire face à la concurrence.

Toujours dans l'appui aux entreprises, on développe le partenariat commercial et les échanges entre opérateurs. Actuellement des antennes régionales ont été implantées dans la province d'Antananarivo pour être plus proche des opérateurs. Car, la CCIAAA se veut être une structure partenaire avec des projets de proximité dans la réalisation du MAP. Enfin, on organise des manifestations à Madagascar ou à l'étranger pour la promotion du pays.