Saturday, December 16, 2006

Edito : "Malagasy attitude !... "

Pouvons-nous tirer avantages des polémiques qui s’articulent autour de cette élection présidentielle du 03 décembre 2006 ? Les agissements et réflexions de tout bord traduisent une « mentalité complexe » des Malagasy. Mes propos se veulent neutres et ne visent aucune entité.

Du « miandry ny sitrapôn’Andriamanitra », passant par les « ory hava-manana », du « raha maty aho, matèsa rahavana » au « mangina volamena » et « miady ny anjaran’olona », c’est à s’y perdre. Vraiment il en faut de tout pour faire un Madagasikara !

Derrière, une masse populaire qui veut vivre la tranquillité, cohabitent des honnêtes citoyens avides du vrai « fihavanana », fondement de base de la société malagasy, ainsi que des manipulateurs sans scrupule, profitant de la crédulité du peuple pour assouvir leur soif du pouvoir. Ne sachant à quel Saint se vouer et surtout, au nom dudit « fihavanana », cette masse se réfugient dans la prière et s’en remet à la volonté divine : « Izay mahasoa ataon’Andriamanitra » !
Puis il y a ceux qui, propulsés par une impulsion quelconque ou par Amour envers sa patrie, s’évertuent avec une farouche conviction à faire avancer l’île en dépit des insultes gratuites et irresponsables. Il ne s’agit pas ici, non seulement des politiciens mais aussi de monsieur « tout le monde » qui veut redorer l’image d’un pays appauvri par plus d’un siècle de règne françafricaine. Imperturbables, leurs caravanes passent.

D'un autre côté, les nostalgiques, ceux qui manoeuvrent hardieusement pour se re-accaparer du pouvoir coûte que coûte avec l’aide de quelques « partisans » restés fidèles. Surfant au dessus des lois, ils se proclament Ray aman-dReny alors que si tel est le cas, leur devoir serait de « se respecter » et de « respecter les autres » en prônant la sérénité et le calme. Mais la sagesse fait parfois défaut. Je ne juge pas, je constate. Une once de folie de grandeur semble tenailler ces personnes et depuis leur perte de pouvoir effectif, ils font éclater au grand jour une sorte de mégalomanie à laquelle s’adjoint une jalousie maladive. Ils n’hésitent pas à recourir à la force, à la haine raciale, à la violence en appelant à la révolte... Trop enfermés dans un esprit revanchard, ils ont perdu toute notion d’éthique et d’humanisme. De surcroît parano, ils pensent que tout ira mal s’ils ne sont pas à la commande du pays.

De l’autre côté, les mpila ranon-dranony, ambitieux ou pas, font tout pour se faire remarquer et s’octroyer un petit renom éphémère, pour sombrer dans l’oubli après déception. Mais les méritants ne manquent pas à l’appel. Confiants, ils font leur bonhomme de chemin en solo ou en groupe….Puis les opportunistes qui ne ratent aucune occasion pour sauter dans le train en marche, au risque de se casser la figure ! …la liste n’est pas exhaustive… A première vue, tout ce beau monde est animé d’une même intention (sic) : « le développement rapide de Madagascar, combat contre la pauvreté, démocratie, sans oublier la mention du mot cher à tous : « fihavanana » ! » Seule, l’approche diffère ou diverge. Tout un chacun veut s’approprier le mérite, allant jusqu’à confondre la notion de « critiques et dénigrements », ce par pure ignorance ou mauvaise foi. Pire encore, apparenter la vertu du respect de l’Etat de Droit à une soi-disant dictature relève d’une dégradation morale flagrante. Allons, soyons honnêtes envers nous-mêmes pour une fois. Ces démarches calomnieuses ne déculpabiliseront en aucune façon quiconque aura commis des exactions graves envers sa patrie. « Masina ny tanindrazana !».

Des choses trop négatives dans notre manière de penser occultent la notion de « valeurs humaines » propre aux Malagasy. « Ny fanahy no olona » ne fait plus le poids contre « vanité et soif des honneurs ». Heureusement, la foi des dévots renverse cette tendance car, ceux-là travaillent sur « eux-mêmes » d’abord avant de se prononcer sur quoi que ce soit (re-sic). Ce travail sur « soi-même » est vital pour avancer sur n’importe quelle voie. Là, y a du boulot et ce n’est pas une mince affaire, croyez-moi ! Une « mentalité saine » en chacun des Malagasy est la garantie d’un Madagasikara puissant !

Au même titre qu’Amour, compassion, tolérance, le « vrai Fihavanana reste une valeur sûre » . « Aleo very tsikalakalam-bola toa izay very tsikalakalam-pihavanana ! ».

Sunday, December 10, 2006

Une élection moderne et transparente

L’élection du 03 décembre est à marquer d’une pierre blanche dans les annales électorales de la République à Madagascar car deux mots la résument : moderne et transparente.

Utilisation des Tic

Pour la première fois, nos listes électorales sont informatisées. Certes, il y a eu quelques imperfections dans la saisie des données mais, à part cela, il est quasiment impossible de contester le travail abattu. Le Ministère organisant ces élections a également, pour la première fois, créé un site Web afin que tout le monde soit au courant des dernières évolution du score électoral. Sans oublier l’utilisation du cryptage élec-tronique durant la transmission des résultats, rendant ainsi improbable les falsifications en cours de transfert.

Urnes transparentes

Pour confirmer le tout, on a utilisé les urnes transparentes afin que le vote le soit entièrement.
Le régime de Marc Ravalo-manana n’est pas celui des discours aux grandes envolées idéologiques comme du temps de la IIe République, mais celui des réalisations pragmatiques car, au nom de la bonne gouvernance, le gouverne-ment s’est fait aider de la Sadc (Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe) et de l’Afrique du Sud qui ont fourni 3 hélicoptères et un avion pour récolter au plus vite les résultats. Tout cela est fait afin d’éviter les longs jours d’attente générant angoisse et autres rumeurs qui risquent de détériorer le climat social avec toutes les suspicions possibles et imaginables. Sans les caprices de la météo, il est fort probable que d’ici la fin de la semaine, 90 % des résultats soient connus.

Confrontation des PV : de l’histoire ancienne

A entendre certains candidats réclamer à cor et à cris la “confrontation des PV”, l’on se demande s’ils sont en 2006 ou en retard de 5 ans, c’est-à-dire en 2001. Certes, il y a eu la jurisprudence de la Haute Cour Constitutionnelle (Hcc). Mais un autre détail technique est, depuis, entré en jeu : les procès verbaux auto-copiants. Cela signifie qu’un seul procès-verbal est distribué aux représentants de chaque candidat dans les bureaux de vote, donc personne ne peut contester sa véracité, à moins que quelques-uns ne veuillent en fabriquer de faux par derrière ? Juris-prudence de la Hcc ou pas, une “confrontation des PV” reste désuète.

Les conclusions des observations de la communauté internationale sont là pour confirmer le caractère moderne et transparent de l’élection du 03 décembre.
Gérard C.

Ravalomanana plébiscité

Il n’y aura pas de second tour. Le président sortant obtient 55% des voix selon des résultats portant sur la presque totalité des bureaux de vote.

Le dépouillement du scrutin présidentiel s’est déroulé plus vite que prévu puisque les résultats sont connus dans 96% des bureaux de vote. Le président sortant Marc Ravalomamana sera réélu, c’est quasiment une certitude. Il obtient 55% des voix, ce qui écarte la possibilité d’un second tour. Les adversaires du président sortant sont loin derrière lui.

De notre correspondante à Madagascar

«1er tour de vita !» («1er tour et c’est fait !»). C’était l’un des grands slogans de Marc Ravalomamana, repris en chœur par ses milliers de partisans lors des meetings durant la campagne électorale. Avec sa détermination habituelle, dénuée de complexes, le chef de l’Etat a dit et redit pendant des mois qu’il comptait bien être élu au premier tour, faisant fi des commentaires des leaders d’opposition selon lesquels un score supérieur à 50%, le 3 décembre, serait forcément suspect.
Une semaine après le scrutin Marc Ravalomanana a donc réussi son pari. Selon des résultats encore provisoires, qui portent sur 96% des bureaux de vote, le président sortant obtient 55,1% des voix, avec une avance de 45 points sur ses concurrents. Mais surtout, mathématiquement, la victoire, dès le premier tour, ne peut plus échapper au chef de l’Etat, quels que soient les résultats des derniers bureaux de vote encore attendus. En effet, avec un peu plus de 7 millions d’inscrits et une participation de 60%, il fallait 2 100 000 voix pour passer dès le premier tour. Or Marc Ravalomanana a déjà engrangé 2 392 967 voix.
C’est certainement grâce aux Tananariviens que Marc Ravalomanana remportera la victoire au premier tour.

«Je remercie Antananarivo pour tout ce qu’elle a fait. Nous allons faire beaucoup de choses pour la capitale», a déclaré, cette semaine, l’ancien maire de Tana, rendant visite à son QG de campagne installé au premier étage de son supermarché. Marc Ravalomanana a en effet des raisons d’être reconnaissant envers les Tananariviens. C’est grâce à eux qu’il remporte la victoire dès le premier tour, puisque la capitale a très massivement voté pour son ancien maire. Marc Ravalomanana recueille ainsi 70% des voix dans l’ensemble des bureaux de vote d’Antananarivo, avec dans certains quartiers des pointes à plus de 80%.

Lahiniriko et Ratsiraka, les surprises La deuxième place est très disputée. On y attendait Norbert Ratsirahonana, l’ancien président de la République, ou Herizo Razafimahaleo, l’homme d’affaires. Mais pour l’instant, la deuxième place est occupée par Jean Lahiniriko, avec 11,44% des voix. L’ancien président de l’Assemblée nationale franchit la barre fatidique des 10% qui lui permettra d’être remboursé de sa caution de 10 000 euros. Il a surtout fait de gros scores dans sa région natale, Tuléar, où il a battu le président de la République dans plusieurs districts.

Jean Lahiniriko est talonné par Roland Ratsiraka. Le maire de Tamatave recueille 10,1% des suffrages selon les résultats provisoires. Lui aussi fait de bons résultats chez lui. Mais – plus surprenant – il devance Marc Ravalomanana ou fait jeu égal avec lui dans plusieurs régions loin de son fief de Tamatave.

Derrière, on trouve Herizo Razafimahaleo, avec 8,92% des voix, puis Norbert Ratsirahonana avec 4,27% qui enregistre donc un échec cuisant, bien qu’il ait fait campagne dans tout le pays en déployant de gros moyens. Elia Ravelomanantsoa, la première femme candidate à la présidence dans l’histoire malgache, recueille, elle, 2,56% des voix.

C’est sans doute à cause de l’absence de débat de fonds pendant cette campagne que les Malgaches se sont naturellement tournés vers le sortant. En effet, les candidats d’opposition se sont illustrés, pour la plupart, par une campagne confuse, sans projet ou programme pour le pays. Beaucoup n’ont organisé aucun meeting mais se sont bornés à faire des déclarations critiquant l’organisation du scrutin, voire même réclamant le report du premier tour.

Du coup, l’élection s’est transformée en référendum pour ou contre le président. Et Marc Ravalomamana l’avait bien senti, puisqu’il est très peu entré dans le débat avec ses challengers, il a ignoré pendant toute la campagne les récriminations des partis d’opposition et s’est contenté de marteler son «1er tour de vita !».

Les procès-verbaux des 17 500 bureaux de vote sont maintenant entre les mains des sages de la Haute Cour Constitutionnelle. La HCC doit valider les résultats annoncés par le ministère de l’Intérieur après examen des PV, mais aussi après examen des requêtes. «Si nous constatons des fraudes, nous porterons plainte», avait prévenu, bien avant l’élection, Herizo Razafimahaleo, comme la plupart des candidats d’opposition. Ce sont essentiellement les listes électorales, qui ont été informatisées en un temps record, qui focalisent le plus de critiques,
car les erreurs d’inscription ont privé de nombreux Malgaches de la possibilité de voter. Toutefois les observateurs nationaux et internationaux ont unanimement souligné que ces défaillances dans la constitution des listes électorales ne sont pas de nature à remettre en question le résultat final.

par Stéphanie Pailler ( Article RFI)

Saturday, December 09, 2006

Présidentielle. Résultats quasi complets et problème technique au ministère de l’Intérieur MIRA

Antananarivo – Les résultats et les procès-verbaux des quelque 17.581
bureaux de vote éparpillés à travers le territoire de Madagascar sont
presque complets depuis la matinée du 8 décembre au ministère de
l’Intérieur.

Les 90% des bureaux de vote ont pu acheminer les résultats. Il restait le
soir du 7 décembre quelque 300.000 voix à dépouiller sur un nombre d’environ
7 millions d’électeurs. Sur la base de ce nombre d’électeurs et d’un taux de
participation de 60%, les analystes concluent que la victoire au premier
tour est déjà acquise, sur les chiffres, pour le candidat président Marc
Ravalomanana. Seule la Haute Cour Constitutionnelle publiera toutefois les
résultats officiels du scrutin.

Des problèmes techniques ont cependant empêché le ministère de l’Intérieur
de publier les derniers résultats acheminés à Antananarivo. Le nombre de
voix obtenus jusqu’à présent par le candidat président suffit à lui garantir
une victoire au premier tour. Jusqu’à jeudi soir, il a engrangé plus de
2.200.000 voix, le seuil fatidique pour réussir son pari de gagner
l’élection au premier tour. Le deuxième candidat, Roland Ratsiraka, se
trouve loin derrière avec un peu plus de 400.000 voix.

Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur accordent 56%
des voix à Marc Ravalomanana contre 10% respectivement pour les candidats
qui se trouvent en deuxième et en troisième position, à sa voir Roland
Ratsiraka, neveu de l’ancien président Didier Ratsiraka, et Jean Lahiniriko,
ancien président de l’Assemblée nationale.

©MATERA

2. «« INVESTITURE. Il ne reste plus que les résultats des 10% de BV. Marc
Ravalomanana

s’achemine tranquillement vers un deuxième mandat qui ne sera pas de tout
repos !

Début janvier 2007 ! »»

L’agenda des trois prochaines semaines s’annonce chargé pour Marc
Ravalomanana. En attendant l’arrivée du dernier pli des PV, prévue en cette
fin de semaine ou en début de la semaine prochaine, tout semble indiquer
qu’il attend les résultats provisoires complets avant le 12 décembre. Date
de son 57ème anniversaire.

RCR Midi 09/12/2006

A l’évidence, ces résultats le donnent pour le moment gagnant dès le 1er
tour. La deuxième échéance qui l’attend reste la publication des résultats
officiels par la Haute Cour constitutionnelle. Elle dispose de 20 jours
après la réception du dernier pli pour le faire. Ainsi, elle pourrait sortir
le nom du vainqueur du scrutin présidentiel avant la fin de l’année 2006. De
nombreux observateurs avancent que la proclamation des résultats pourrait
intervenir avant Noël. Comme en 2001, Marc Ravalomanana voudrait ainsi
célébrer ou faire célébrer un «Noël de la Victoire» avec ses électeurs.
Particulièrement à Antananarivo où il a réalisé un bon score quoique diminué
de 8 points par rapport à 2001.

Ressources

Le troisième rendez-vous dans l’agenda de Marc Ravalomanana n’est autre que
l’investiture. Certaines sources prévoient qu’elle se fera le lendemain des
fêtes du Nouvel An. Probablement la première semaine de janvier. «On» parle
du 3 janvier 2007. De toutes manières, de nombreux invités de marque seront
présents aux côtés de Ravalomanana notamment le président en exercice de la
Sadc et celui de la Coi. D’autres personnalités internationales feront
également le déplacement. En vérité, Marc Ravalomanana voudrait aller très
vite car dans la foulée de son investiture, un nouveau gouvernement sera mis
sur pied. Des proches du chef de l’Etat évoquent qu’il a déjà en tête plus
de la moitié des membres de la future équipe. Le reste serait issu de l’Immr
si tant est que cette plate-forme ait les ressources nécessaires pour
imposer quoi que ce soit à Marc Ravalomanana.

Sunday, December 03, 2006

Présidentielle à Madagascar: Marc Ravalomanana brigue un deuxième mandat

ANTANANARIVO, Madagascar (AP) - Environ sept millions de Malgaches étaient appelés aux urnes dimanche pour une présidentielle où était donné favori le président sortant Marc Ravalomanana. Opposé à 13 autres candidats, le "petit laitier" devenu "roi du yaourt" espérait être réélu dès le premier tour.

Les bulletins électoraux de quatre de ses adversaires n'ont pas été livrés aux bureaux de vote, a rapporté Patrice, qui préside le Comité national d'observation des élections (CNOE) et qui n'a donné que son prénom.

Le scrutin semblait cependant se dérouler dans le calme.

Elu à la présidence en décembre 2001, l'ancien maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana est allé à la messe dimanche matin avant d'aller voter près de chez lui. "Je suis très content que Dieu ait béni ces élections. Madagascar est un pays pacifique. Je demande à tous les Malgaches d'aller voter", a-t-il dit depuis un bureau de vote de la capitale.

Il espère recueillir au moins 50% des voix dimanche afin de ne pas avoir à disputer de second tour.

Interrogé sur l'absence de certains bulletins dans les bureaux de vote, Marc Ravalomanana a déclaré: "Ce n'est pas de ma responsabilité mais je crois que la plupart d'entre eux ont leurs papiers en place".

Après la présidentielle de décembre 2001, des violences avaient éclaté lorsque le président sortant Didier Ratsiraka avait refusé de concéder sa défaite. Pendant des mois, des gouvernements rivaux avaient cohabité sur l'île, basé chacun dans une ville différente. Des affrontements avaient opposé les deux camps. Finalement, Didier Ratsiraka s'était exilé en France en juin 2002.

Il y a deux semaines, un général à la retraite a appelé à un coup d'Etat, jugeant "anticonstitutionnel" le gouvernement actuel. Le général Fidy, qui se cache depuis, ne semble pas avoir été écouté.

"Il n'y aura pas de problèmes ni de violences avec ces élections et je pense qu'elles seront transparentes comme le président l'a affirmé", a déclaré le ministre de la Justice Lala Ratsiharovala.

Les adversaires les plus sérieux de Marc Ravalomanana sont l'ancien vice-Premier ministre Herizo Razafimahaleo, qui se présente pour la troisième fois, et l'ancien président Norbert Ratsirahonana. Le neveu de Didier Ratsiraka, Roland Ratsiraka, est également candidat.

Pierrot Rajaonarivelo, le secrétaire national du parti Arema, en exil en France depuis 2002, n'a pas obtenu l'autorisation de revenir à Madagascar et de se présenter à la présidentielle. AP

Saturday, December 02, 2006

Marc Ravalomanana a déjà fait la différence sur tous les plans

Le dernier jour de la propagande aura permis, hier, d’évaluer les performances des différents candidats à l’élection présidentielle de demain. Incontestablement, le candidat Marc Ravalomanana s’est le plus illustré, non seulement en termes d’engouement de la foule venue l’écouter, mais également en termes de couverture des différentes localités du pays.

Au total, Marc Ravalomanana a visité 157 localités dont pratiquement tous les chefs-lieux de district et des communes, jusqu’à certains villages plus ou moins enclavés. Durant tous ses déplacements, Marc Ravalomanana a effectué 227 heures de vol, par avion et hélicoptères, et parcouru près de 17.000 km de routes. Un record en tout cas, par rapport à ses concurrents. Un record dû au professionnalisme de son staff de campagne, d’après ses déclarations, hier, dans un stade de Mahamasina qui s’est avéré plutôt exigu pour contenir les milliers de sympathisants qui s’y sont rassemblés pour le «fara-doboka».

Ainsi, au dernier jour de sa campagne, Marc Ravalomanana a expliqué les nouvelles priorités de son programme pour le développement socioéconomique du pays. Programme consacré dans le «Madagascar action plan» (Map). Mais la réalisation du Map requiert également la contribution de tout un chacun. Aussi, Marc Ravalomanana en appelle à toutes les bonnes volontés tant nationales qu’internationales pour sa mise en œuvre, l’objectif étant d’aboutir rapidement au développement durable escompté depuis cinq ans.

Nouvelles priorités

Il s’agit de poursuivre les changements promis et entrepris depuis son accession à la magistrature suprême du pays en 2002. Dans le cadre de ces nouvelles priorités annoncées, hier, par Marc Ravalomanana, les efforts seront concentrés sur la construction de barrages hydroélectriques, tandis que l’énergie éolienne et solaire sera également exploitée en vue de l’électrification de tous les foyers.

L’adduction d’eau potable figure aussi parmi ces priorités du programme du candidat. Et de même en ce qui concerne la construction d’infrastructures adéquates pour le développement et la promotion de la jeunesse. L’éducation ne sera pas en reste. Marc Ravalomanana annonce que d’intenses efforts y seront également déployés.

Le développement rural, à travers la facilitation de l’obtention des titres fonciers, la fourniture d’engrais et d’intrants aux paysans producteurs, sera aussi au premier rang des préoccupations du candidat.

Le secteur privé étant le moteur du développement, Marc Ravalomanana a promis d’assainir l’environnement des affaires et des investissements nationaux ou étrangers dans le pays.

Enfin, le domaine des télécommunications verra la mise en service des nouvelles technologies comme les fibres optiques et les câbles sous-marins. Des experts internationaux en la matière sont déjà à pied d’œuvre pour la réalisation des travaux y afférents. Une révélation de dernière minute du candidat a trait à la révision des salaires des travailleurs tant du secteur public que privé.

Marc Ravalomanana a réussi hier à toucher toutes les couches de l’électorat à travers ses explications. C’est d’ailleurs le plus important, car dans cette dernière ligne droite de la propagande, il ne s’agit plus de faire des promesses, mais de sensibiliser les électeurs et de les convaincre sur le programme à développer ensemble pour les prochaines années.

Fair-play

Marc Ravalomanana est allé jusqu’à saluer le comportement de ses concurrents qui ont fait montre d’un véritable respect du «fihavanana» durant toute la propagande.

Intervenant sur TVM et MBS en début de soirée, dans le cadre des tranches d’antenne payantes réservées aux candidats, Marc Ravalomanana a rappelé l’importance de cette élection présidentielle dans la vie de la nation. Et d’inciter les électeurs à aller voter massivement et librement. «Je sais que le peuple malgache est sage. Le monde entier nous observe. Montrons leur cette sagesse qui fait notre fierté. Mais n’oubliez pas non plus de suivre le dépouillement des votes ; défendez votre choix… Je tiens enfin à remercier tous les candidats. J’ai pu constater que la propagande s’est déroulée sans aucun problème à déplorer. Chacun a fait montre d’une véritable sagesse, et du respect du fihavanana qui nous est si cher…»

Le fait est que certains concurrents ont effectivement arboré un comportement plutôt au ras des pâquerettes en se complaisant à des critiques gratuites, mais surtout à des menaces de troubles alors que les réalités de l’heure, et vu les dispositions spéciales annoncées par les responsables de la sécurité, montrent que l’électorat est visiblement prêt à aller voter en toute sérénité.
Selon l’adage bien connu, les menaces sont l’arme des faibles.

Miadana Andriamaro - Les nouvelles -02 12 06

Saturday, November 18, 2006

Un général dissident tente un putsch à Madagascar

ANTANANARIVO (Reuters) - Une fusillade a éclaté dans une base militaire de Madagascar et a fait un mort, après la proclamation par un général, interdit de candidature à la présidentielle, d'un nouveau gouvernement, lors d'une tentative de coup de force qui semble avoir été matée, ont rapporté les autorités de la Grand île.

A deux semaines de l'élection présidentielle, le général Andrianafidisoa a fait distribuer des tracts annonçant l'avènement d'un gouvernement de transition dirigé par un conseil militaire, a déclaré le ministère de la Défense à Antananarivo.

"L'armée assume le pouvoir afin que le pays ne glisse pas dans la guerre civile", lit-on dans le tract, selon une version fournie par le ministère et non corroborée par le général en question.

"Le président Marc Ravalomanana n'a aucun pouvoir", ajoute le tract.

Andrianafidisoa, fréquemment surnommé Fidy, a été interdit de candidature à l'élection du 3 décembre pour ne pas avoir versé un dépôt de 11.400 dollars, selon la version des autorités judiciaires malgaches.

Après la distribution de tracts, vendredi, le général s'est rendu à la base militaire d'Ivato, dans les faubourgs de la capitale, pour y demander le soutien d'une partie de l'armée. Aux premières heures de samedi, une autre section de l'armée l'a attaqué, lui et ses partisans.

UN VOL DE RAVALOMANANA

"Des éléments de plusieurs unités ont attaqué la base aéronavale où le général Fidy et ses hommes s'étaient installés", a déclaré Paul André, porte-parole du ministère de la Défense. "Un échange de tirs a eu lieu entre (les forces régulières) et les hommes du général Andrianafidisoa à la base aéronavale d'Ivato et un soldat a été tué", a-t-il ajouté.

Plusieurs heures après cette fusillade, Andrianafidisoa a dit à Reuters que les forces gouvernementales s'étaient repliées, et qu'il n'avait pas été arrêté.

"(Le chef d'état-major de l'armée malgache), le général Raonenantsoamampianina m'a appelé après les combats. Il était très arrogant. Il me demandait ce que je voulais", a-t-il dit dans cet interview.

"Je lui ai répondu que je défendais l'Etat de droit et les intérêts de l'armée".

Il a ajouté qu'il avait failli tuer Raonenantsoamampianina pendant les combats.

Le ministère de la Défense a dit ne pas être en mesure de confirmer cette information.

Raonenantsoamampianina a déclaré à Reuters samedi après-midi que la situation était revenue à la normale.

Les Malgaches craignent que le scrutin ne soit marqué par une répétition, en pire peut-être, de la situation de 2001 dont la contestation du résultat avait entraîné le pays dans huit mois de crise politique, qui avait littéralement paralysé l'île et l'activité de ses 19 millions d'habitants.

Conséquence de la situation troublée, les vols à destination de l'aéroport international d'Ivato, dont celui du président Marc Ravalomanana qui revenait d'une conférence de l'Union européenne à Bruxelles, ont été déroutés.

L'avion du chef de l'Etat s'est posé dans le nord de l'île, et Ravalomanana, qui brigue un nouveau mandat, a poursuivi sa campagne électorale, signe selon les autorités que la proclamation d'un nouveau gouvernement a bien été matée.

Thursday, March 30, 2006

La révolte du 29 mars 1947 et ses conséquences

Pourquoi l’insurrection du 29 mars 1947 ?
La décolonisation de l’Afrique noire française n’a pas toujours été pacifique. En marge du patriotisme qu’elle démontre, l’insurrection du 29 mars 1947 résulte de la convergence de différents facteurs sociopolitiques nationaux et internationaux. Retour sur les événements

L’avènement de la seconde Guerre mondiale a fragilisé les métropoles, notamment sur le plan financier et militaire. La Grande-Bretagne a dû mobiliser deux millions d’Indiens pour renforcer son armée et la France 175 000 «indigènes» de l’Afrique noire et 275 000 de l’Afrique du Nord.

A Madagascar, 15 000 hommes ont servi sous les drapeaux français. La durée de la corvée a été prolongée jusqu’à plus de quatre mois en vue d’augmenter la production du riz. Le montant des impôts a également été accru. Les ressources agricoles ayant été monopolisées par les colons pour le ravitaillement de leurs troupes, la population souffre d’une importante pénurie en vivres.

Mais les Français doivent résister face à l’invasion allemande en 1940. Suite à la création du gouvernement vichyste, Diego-Suarez se trouve occupée par les Anglais. Les Malgaches comprennent alors que la France n’est pas invincible et qu’elle est fortement dépendante de ses colonies. Conjuguée à cette nouvelle vision, la misère endurée par la population à cause des efforts de guerre contribue au grossissement des réseaux indépendantistes des Patriotes nationalistes malgaches (Panama) et de la Jina, respectivement créés en 1941 et 1943.

En 1941, les Etats-Unis, l’Union soviétique et la Grande-Bretagne élaborent la Charte des Nations unies. La charte prône l’égalité des peuples et leur droit de disposer d’eux-mêmes. L’URSS condamne le colonialisme, attendant de la décolonisation un affaiblissement du bloc occidental et l’adhésion des peuples libérés au communisme. Les Etats-Unis, ancienne colonie émancipée, se montrent favorables à l’idée d’indépendance par principe. Le général de Gaulle promet alors lors d’une conférence à Brazzaville en février 1944, l’amélioration du sort des colonies.

L’indépendance par tous les moyens

Dès le lendemain de l’après-guerre, les Anglais entament la libération de leurs colonies. Conformément à la promesse faite à Brazzaville, la France admet des représentants de leurs colonies au sein de l’Assemblée constituante. Mais il n’est nullement question d’autonomie. En outre, l’exploitation des «indigènes» et des productions agricoles continue pour combler les vides économiques provoqués par les destructions matérielles subies pendant la guerre.

L’Indochine (aujourd’hui Vietnam) sera la première à réagir face au silence de l’Hexagone. Le leader du mouvement nationaliste vietminh va autoproclamer l’indépendance du pays en mars 1946. Une importante répression sanglante va s’ensuivre. Mais Hô Chi Minh, fort du soutien de la population, entre en guerre contre la France.

Les deux députés représentant la Grande île au sein de l’Assemblée constituante réclament aussi l’indépendance du pays dans une proposition de loi datant du 21 mars 1946. L’Hexagone rejette leur revendication avec véhémence. A leur retour au pays, Raseta et Ravoahangy créent avec l’aide de Ratsimamanga le parti Mouvement démocratique pour la rénovation malgache (MDRM) pour sensibiliser le peuple sur les vrais desseins de la France.

Le parti ne tarde pas à avoir le soutien de la population et des autres mouvements. Le rejet de la proposition de loi et la réaction de la France face à l’action de l’Indochine convainquent la masse que la France n’est pas prête à accorder l’autonomie à Madagascar et qu’il faut passer par les armes pour l’obtenir. Un journal rapporte le paroxysme du malaise général en ces termes : «Un climat politique lourd et dangereux plane partout. Les esprits s’échauffent, les passions s’exaspèrent, les incidents se multiplient». Des sociétés secrètes attaquent les étrangers et les camps militaires dans diverses régions.

Inquiet de la situation, le ministre socialiste des Colonies, Marius Moutet, proclame, à la fin du mois de septembre, la «lutte contre l’autonomisme malgache». L’administration coloniale opte pour la division de l’opinion publique en fondant le Parti des déshérités de Madagascar (Padesm), constitué par des côtiers et des anciens esclaves. Le parti remet en cause la crédibilité du MDRM en responsabilisant le royaume «hova» de la colonisation de l’île. Cependant, l’ensemble de la population est gagné par l’idée de conquérir l’indépendance par tous les moyens. Raseta et Ravoahangy sont réélus au sein de l’Assemblée constituante en novembre, avec le futur écrivain Jacques Rabemananjara.



Recours inéluctable

aux armes

Les trois députés déposent une condamnation de la technique de gestion civile coloniale auprès du Haut-commissaire le 13 janvier 1947. Certains membres provinciaux du MDRM, notamment ceux de la côte Est, les colons et les sociétés secrètes vont y voir le feu vert de la révolte.

Les mouvements nationalistes font leurs préparations dans la brousse. Ils ciblent particulièrement les points stratégiques du réseau ferroviaire, où abondent les étrangers et les camps militaires. Moramanga est le foyer de développement pour la partie nord et Manakara pour le sud. Début mars, les divers partis distribuent des tracts partout, jusque dans les campagnes pour inciter les gens à bouger au nom du MDRM. Derrière les prospectus est inscrit le présumé slogan du parti : «Nous ne réclamons pas l’indépendance, nous la prenons».

Du côté des colons, on entend des rumeurs infondées selon lesquelles les Malgaches préparent des actions contre les étrangers la nuit du 29 mars. En témoigne le télégramme du chef de la Sûreté, Marcel Baron : «Bruits ont été répandus dans certaines régions qu’une action serait entreprise contre Européens le 29 mars – stop – S’agit rumeurs sans fondement réel… et dont invraisemblance n’exclut toutefois pas vigilance». Mais aucune mesure ne sera prise pour vérifier la véracité des rumeurs et pour empêcher la révolte. En revanche, l’administration envoie une colonne de la capitale le 10 mars pour renforcer la garnison de Moramanga et pour pouvoir garder la situation en main.

Pendant ce temps, les insurgés de la côte Est s’attellent à fabriquer clandestinement des sagaies. Ils essaient aussi de rassembler des fusils de guerre et de chasse avec l’aide d’anciens combattants ulcérés par l’absence de reconnaissance de la «mère patrie». Ils disposeront en tout et pour tout de 250 fusils. La bénédiction des sorciers constitue alors l’ultime arme à laquelle les villageois se fient.

Le 27 mars, le MDRM diffuse dans les villages un télégramme demandant à chacun d’éviter la violence. Sans effet. Les rebelles y verront plutôt un feu vert simulé. Quant aux colons, ils font arracher les affichettes de certaines régions, décidés à en découdre avec les sociétés secrètes et le MDRM.

Dossier réalisé par : Domoina Ratovozanany