Friday, October 28, 2005

Code électoral

Arema et TIM, même combat

Le parti TIM reste intraitable. La révision du code électoral n’est pas une priorité pour le parti présidentiel, selon les déclarations de son président Razoarimihaja Solofonantenaina. Ce texte régissant les élections a été confectionné par l’ancienne équipe dirigeante, a insisté le TIM. Ainsi donc, il n’est pas question de changer ou de réviser le code électoral, rétorque le parti présidentiel.

Durant son règne, l’Arema avait également mis une croix à toutes tentatives de révision du code électoral. A citer, entre autres, le texte conçu par le FFKM ainsi que celui du parti AVI durant le régime de Didier Ratsiraka, mais, il a été refusé par la majorité d’antan. Les partisans du candida Ravalomanana Marc ont crié haut et fort que le texte en question favorise les fraudes électorales.

Chose bizarre, la majorité actuelle, composée essentiellement par le TIM et ses acolytes, a emboîté le pas de l’Arema en boycottant toute tentative visant à réformer les textes de l’Arema. Visiblement, les deux partis ont le même objectif électoral. Une manière de dire que les hommes changent mais les pratiques restent. Bien que les partisans de Ravalomanana aient revendiqué la comparaison des procès-verbaux électoraux durant le mouvement populaire de 2002, personne n’en parle plus à l’heure actuelle dans le but d’améliorer le processus électoral ainsi que les pratiques démocratiques à Madagascar.

Des fraudes massives à craindre Apparemment, à l’approche des échéances électorales, aucune mesure permettant de combattre les fraudes électorales n’a été prise par l’équipe dirigeante actuelle. A part les urnes transparentes, rien n’a changé en matière de processus électoral.

Tout laisse à penser que le spectre de fraudes électorales hante encore et toujours le pays. A ce rythme, des fraudes massives sont à craindre durant les prochaines consultations populaires tant que les textes restent inchangés. Autrement dit, la
transparence et la sincérité des élections ne sont pas garanties.

Pire, l’organisation des opérations électorales est toujours entre les mains du ministère de l’Intérieur. Or, dans les pays en voie de développement, elle est confiée à un organe indépendant comme la Commission Electorale Indépendante ; certains d’entre eux ont déjà montré leurs preuves. Parallèlement, la quasi-inexistence d’une loi règlementant les fonds utilisés par les partis politiques a aggravé la situation. Les électeurs sont devenus les otages des candidats ayant
une enveloppe consistante dont les origines restent floues. “Ny Teo ihany no Miverina “.

Espion démasqué: démission d'un haut responsable de la Maison Blanche inculpé

L'administration Bush a subi vendredi un revers sans précédent avec l'inculpation de Lewis Libby, directeur du cabinet du vice-président, accusé d'avoir menti et entravé une enquête sur une affaire de "fuite" visant apparemment à faire taire un critique de la guerre en Irak.

Le directeur de cabinet du vice-président Richard Cheney, Lewis Libby, surnommé "Scooter", est sous le coup de cinq chefs d'inculpation, pour parjures, faux témoignages et entrave à la justice. Il a démissionné aussitôt de ses fonctions, selon la Maison Blanche.

L'équipe présidentielle a évité jusqu'à présent une inculpation contre le conseiller politique présidentiel Karl Rove, cité dans l'affaire. Mais elle doit aussi se préparer à un scandale lancinant, le procureur indépendant chargé de l'enquête devant poursuivre son enquête, selon l'avocat de M. Rove.

"M. Rove va continuer à coopérer pleinement avec les efforts du procureur indépendant pour terminer l'enquête", a promis l'avocat Robert Luskin, laissant entendre que tout risque d'inculpation ultérieure n'était pas écarté.

Le procureur indépendant, Patrick Fitzgerald, cherche depuis décembre 2003 à savoir qui a divulgué à la presse l'identité de l'agent de la CIA Valerie Plame, dont le mari Joseph Wilson, un ancien ambassadeur, s'était publiquement interrogé sur de "faux prétextes" invoqués par l'administration Bush pour envahir l'Irak en 2003.

Des journalistes ont indiqué s'être entretenus avec M. Rove et avec M. Libby du couple Plame/Wilson.

Richard Cheney lui-même pourrait être menacé par l'enquête. Selon le New York Times, c'est de lui que Lewis Libby avait appris l'identité de Valerie Plame.

Il est illégal aux Etats-Unis de trahir en connaissance de cause l'identité d'un agent secret.

Cette affaire a conduit l'opposition à remettre en cause le bien-fondé de la guerre en Irak, de plus en plus impopulaire, et vendredi le parti démocrate a exigé que le président républicain George W. Bush s'exprime publiquement sur ce scandale.

"Le peuple américain mérite que le président Bush réponde directement sur le rôle que ses conseillers ont joué dans la manipulation du renseignement opérée afin de s'assurer un soutien pour la guerre en Irak, dans l'orchestration d'efforts pour calomnier les opposants à cette guerre, et pour étouffer l'affaire", a déclaré la directrice de communication du parti démocrate, Karen Finney.

Vendredi matin, l'équipe présidentielle s'était efforcée de faire bonne figure. Le président Bush a ainsi montré peu de signes d'inquiétude alors qu'il quittait la résidence pour la Virginie où il a prononcé un discours sur la guerre au terrorisme, le sujet qui a fait sa bonne fortune électorale depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Joseph Wilson affirme que la Maison Blanche a voulu le discréditer en laissant entendre qu'il n'avait dû qu'à sa femme, Valerie Plame, spécialiste des armes de destruction massive à la CIA, l'obtention en 2002 d'une mission d'enquête au Niger sur l'existence d'un éventuel trafic nucléaire avec l'Irak.

M. Wilson avait conclu qu'un tel trafic n'existait pas, et il estime que la Maison Blanche a délibérément exagéré la menace de l'arsenal de Saddam Hussein.

Au cours de son enquête, Patrick Fitzgerald a interrogé de nombreux collaborateurs de l'administration, ainsi que des journalistes qu'il a contraints de livrer leurs sources - jusqu'à envoyer en prison la journaliste du New York Times Judith Miller, qui est restée détenue 85 jours avant de témoigner sur ses conversations avec M. Libby.

Force silencieuse de l'administration

Inculpé dans l'affaire Valerie Plame, l'ancien directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, Lewis Libby, était un personnage aussi discret qu'influent au sein de l'administration du président Bush.

Son rôle dans la préparation de l'intervention américaine en Irak fut révélateur du crédit accordé par les plus hautes sphères dirigeantes du pays à celui que l'on surnomme "Scooter".

D'après l'ouvrage du journaliste Bob Woodward "Plan of Attack", Libby aurait en personne présenté à la présidence un document attestant la présence en Irak d'armes de destruction massive et de contacts possibles entre des responsables irakiens et l'un des cerveaux du 11 septembre 2001.

La guerre avait trouvé sa justification.

"Il au vice-président ce que le vice-président est au président", a dit de lui Mary Matalin, qui a travaillé à ses côtés en tant que conseiller de Cheney durant le premier mandat de Bush.

Ancien avocat, adepte de l'approche analytique, Libby, qui a démissionné vendredi sitôt connue son inculpation, savait distiller des "conseils discrets" depuis son bureau situé juste à côté de l'aile ouest (West Wing) de la Maison blanche.

Il travaillait en coulisses sur la sécurité nationale, plus particulièrement sur le contre-terrorisme et les menaces chimique et bactériologique, des dossiers qui n'avaient aucun secret pour lui.

TRAVAILLEUR DE L'OMBRE

"Il n'aime pas faire l'intéressant", assure le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, commentant le goût de son ami et protégé pour le travail de l'ombre.

Libby, 55 ans, était ainsi connu pour sa réticence à s'exprimer dans les médias.

Ironie du sort, ce sont ses conservations privées avec des journalistes qui ont attiré l'attention du procureur spécial Patrick Fitzgerald, chargé d'enquêter sur l'origine des fuites qui ont "grillé" l'agent secret de la CIA Valerie Plame - un crime fédéral aux Etats-Unis.

Après 85 jours passés en détention pour avoir refusé de dévoiler ses sources, la journaliste du New York Times Judith Miller recouvre la liberté le 29 septembre. Elle témoigne le lendemain devant le grand jury. Son journal révèle sa source sur l'affaire Plame: Lewis "Scooter" Libby. Miller précisera toutefois que Libby n'a jamais identifié Plame nommément.

Natif du Connecticut, Libby est diplômé en 1972 avec mention très bien de l'Université de Yale, puis il obtient un diplôme de droit trois ans plus tard à Columbia.

A Yale, il fréquente Wolfowitz en cours de sciences politiques. Ce dernier l'intègre en 1981 au sein du département d'Etat de l'administration de Ronald Reagan. Libby servira ensuite au Pentagone durant le mandat de George Bush père.

Wolfowitz dit de lui qu'il n'est pas "farouchement" attaché à la loyauté de parti. "Il y a une différence entre les gens qui se concentrent sur la politique et ceux qui ne jurent que par leur parti: Scooter n'appartient pas à cette catégorie."

Passionné de ski, ce père de deux enfants s'est également essayé à la littérature en publiant en 1996 "The Apprentice" (L'apprenti), roman qui a pour toile de fond le Japon rural du début du XXe siècle. La critique salua un "sens du mystère et de la claustrophobie porté par une prose limitée et des personnages minimalistes".

Mais l'homme sait aussi se montrer lyrique, comme dans cette lettre envoyée à Miller pendant sa captivité, au mois de septembre.

"Vous avez été emprisonnée cet été. A présent, l'automne est là. Vous aurez des articles à écrire (...). Dans l'Ouest, où vous passez vos vacances, les trembles auront pris d'autres couleurs. (...) Revenez au travail, revenez à la vie."

Entrave à la justice et parjure

Lewis Libby, directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, a été inculpé vendredi par un grand jury fédéral d'entrave à la justice, parjure et faux témoignage dans l'affaire de la divulgation de l'identité de l'agent secret de la CIA Valerie Plame.

Il risque une peine maximale de 30 ans de prison et une amende de 1,25 million de dollars s'il est reconnu coupable.

Aucun autre responsable américain n'a été inculpé dans cette affaire, qui ébranle l'autorité de l'administration Bush.