Tuesday, April 26, 2005

CONFERENCE NATIONALE

Les 3 « N » regroupent des politiciens qui ont tracé l’histoire de Madagascar ces dernières décennies. En face d’eux, de nouveaux venus.Conflit de générations « Une stratégie révolue et dépassée », « action stérile », « manœuvre de déstabilisation et de partage de postes », etc. Les gens du pouvoir ne tarissent pas de mots pour qualifier le processus choisi par le 3 « N » (CRN, RFN, SPDUN) en vue de l’organisation d’une conférence nationale au début du mois de juin. C’est dire l’intensité de leur rejet contre ce projet autour duquel sont réunis des politiciens, presque tous, de « vieux routiers » qui ont émaillé une série de décennies d’histoire de vie politique malgache. On les connaît presque tous.
Val A.

On se souvient de leurs actions, les uns depuis 72, les autres depuis 91, sans oublier ceux qui ont essayé de recommencer en 2002, si ce n’était pas sur la place du 13 mai, c’était dans ces salles des grands hôtels de la capitale, sinon dans d’autres endroits. Une partie étant encore des élus, des parlementaires, une autre formant la lignée des « has been », pour ne pas dire des « dinosaures ».

Malléable
Ces politiciens d’un autre âge font actuellement face à une autre génération dont les éléments sont emportés par la théorie véhiculée par les dirigeants actuels, laquelle théorie est basée sur le rejet de la « politique politicienne » et sur la primauté au travail. Une génération qui veut plus une responsabilisation de chacun à l’issue d’une alternance et non un partage de responsabilités où personne n’est responsable parce que, justement, tout le monde est responsable. Une génération qui, il faut l’admettre, tâtonnait quant à la pratique de la chose politique. Mais ne prenant pas celle-ci comme étant une fin ni une finalité, cette génération n’a pas eu à avoir honte de son comportement. La preuve, en deux ans, elle a réussi à faire de la politique une chose malléable et non incontournable. A l’heure où on parle des objectifs du Millénaire, cette catégorie de politiciens a devant elle des « collègues » toujours assidus du verbiage, toujours aussi adeptes du consensus, et toujours férus d’analyses, peut-être pertinentes mais également stériles.

Programme
La problématique de la conférence nationale illustre bien ce conflit de générations. Au-delà des autres raisons liées à la stratégie de chaque camp, l’on en conclut que l’une partie considère qu’il faut une autre voie, établie par consensus dont prendront acte plusieurs tendances politiques. L’autre partie est, quant à elle, partisane du programme établi selon la répartition des pouvoirs par la Constitution, car celle-ci prévoit que c’est le président de la République qui établit la politique générale de l’Etat. Le premier groupe, celui regroupant les « vieux routiers », estime que le « problème est politique, il faut le résoudre politiquement ». Le second groupe, par contre, pense que « si les politiciens travaillent et laissent travailler, il n’y a point de problème ». Deux idées qui se rencontrent, deux idées qui se croisent.

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